Salute (1929) de John Ford
On clôt pratiquement cette odyssée avec les fonds de tiroirs, ce Salute du grand John Ford n'étant décidément point digne du maître (si on enlève les nombreuses parades et autres défilés, la séquence de danse interminable - qui nous donne à voir, tout de même, quelques jolis minois vintage, ce qui fait toujours pas de mal dans ces œuvres "d'hommes entre eux" (cela faisait longtemps qu'on avait point ressorti la formule, j'en profite) - ou ce pathétique match de football américain où Ford mêle images d'archives et "reconstitution"), il ne reste vraiment po grand chose. On assiste à une sorte de mini-compétition entre deux frères, John Randall, engagé dans l'Armée de Terre, type brillant et fringant à qui tout réussit et le plus frêle et timide, Paul Randall, qui rejoint tout juste les rangs de la Marine. Ce dernier enquille les rebuffades de ses pairs et, contrairement à son frère, ne montre que peu d'habilité au football américain - bouuuh !
Pire, lorsqu'il se retrouve face à une donzelle - notamment la chtite Nancy, fille d'un gradé qui n'a d'yeux que pour lui -, le Paul a les deux pieds dans le même sabot et peine à conclure... Il faudra qu'il surprenne son frère en train d'embrasser la gorette ("If you want something, you have to grab it, mon vieux !", lâche-t-il de façon condescendante) pour que la "virilité" du Paul se réveille : il va montrer lors du match de l'année (l'Armée affrontant la Marine), auquel il a finalement la chance de participer, de quel bois il se chauffe : il gagnera ainsi le respect de son frère et suffisamment d'assurance pour rouler enfin une pelle à la Nancy - bien joué, mon gars, lance-t-on mollement, tout content d'en voir le bout ... Ford tente de nous divertir avec les sempiternelles blagues potaches des gars de la Marine - qui ne font rire qu'eux, et encore - et le film de nous alourdir, progressivement, les paupières... Une rareté, certes, mais je ne rends point, sur l'action, son salut au gars Ford pour cette œuvre terriblement plate et empesée.
Tout Ford à la chaîne c'est là