LIVRE : Sang chaud, Nerfs d'acier (Kylmat hermot, kuuma veri) d'Arto Paasilinna - 2010
Même si les livres de Paasilinna sont traduits en français dans le désordre - celui-ci date de 2006 -, cela fait deux-trois romans de l'écrivain finlandais que je me fais qui se révèlent être de véritables déceptions... En deux cents pages, notre ami balaie tout un siècle d'histoire locale - avec, comme bien souvent, une large place donnée à la Seconde Guerre Mondiale et aux affrontements finno-russes - mais, bizarrement, on a bien du mal à se passionner pour les multiples aventures de son héros Antti Kokkoluoto... Notre gars, suite aux prédictions d'une chamane-accoucheuse-trafiquante d'alcool (et je la fais courte), sait à quelle date exacte il devrait mourir et va devenir pendant la guerre un véritable trompe-la-mort. On n'est malheureusement que rarement touché par son périple rocambolesque, le seul passage - un bien court chapitre - véritablement émouvant de sa vie étant peut-être à trouver avec la mort prématurée de son premier amour. Au delà de ça on s'ennuie ferme, comme si le Paasilinna, dont on connaît pourtant toute la verve et la causticité, avait décidé de remiser son humour au placard ; il livre ici un de ses livres les plus ternes, finissant même par se laisser aller à certaines "réflexions" ultra conservatrices d'un goût douteux - "Les jeunes d'aujourd'hui avaient la cervelle farcie d'idioties. L'une [des petites-filles de Tuomas Kokkoluoto, le père d'Antti] avait épousé un nègre [oups] et l'autre portait Staline aux nues [moins oups, certes]. Ses autres petits-enfants avaient heureusement des métiers sérieux et la tête sur les épaules" - il s'agit heureusement là du seul "dérapage"... L'Antti se dirige tranquillement jusqu'au dernier jour de sa vie, le petit "twist" final se voyant facilement venir de loin. Mouais, po emballé... Bon on va attaquer le dernier Houellebecq (avec quelques mois de retard...) en espérant être beaucoup plus transporté. Suspense...