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10 février 2011

L'Affaire de la 99ème Rue (99 River Street) (1953) de Phil Karlson

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Voilà un polar relativement nerveux signé de l'excellent Phil Karlson. On est dans le vrai noir de chez noir avec ce récit de nuit qui met en scène notre pauvre gars John Payne : embringué bien malgré lui dans une histoire de meurtre, il va tenter de parvenir au bout du tunnel "à la force du poignet"... S'il se fait méchamment trahir par sa femme (la blonde et torride Peggie Castle), il va heureusement pouvoir compter, lors de son périple nocturne, sur la très "joueuse" Evelyn Keyes (qui se donne à fond dans son pull chaussette). Deux présences féminines plutôt bienvenues dans ce monde de brutes : Karlson n'y va pas en effet avec des pincettes pour filmer la violence  ; il est clair qu'au niveau des baffes et des coups de poings, ça tombe dru, mais à ce petit jeu là notre ami John Payne, ancien boxeur, se révèle un bon client. 

Evelyn_keyes_in_99_river_street

Pas facile d'être passé à deux doigts de la consécration en boxe et de se retrouver, après une sacrée blessure, simple chauffeur de taxi - roh, c'est un métier tout à fait honorable aux yeux de John Payne, mais pour sa blonde, c'est franchement pitoyable... Cette dernière n'attend d'ailleurs apparemment plus grand chose de son mari et fricote en loucedé avec un petit malfrat (Brad Dexter, l'homme aux yeux de velours) - elle te l'embrasse à pleine bouche et te lui fait des mamours que c'en est franchement shocking. Leur projet est simple : vendre les diamants qu'ils ont volés et se faire la malle. Seulement ben, tout ne va pas po vraiment se passer comme prévu, en particulier pour notre amie Peggie - c'est le moins qu'on puisse dire : problème number one, notre John la surprend en train de bécoter son amant (pas discrets, faut dire, dans le magasin de fleurs) - il est furax et part en trombe dans son taxi (j'aurais fait pareil si j'avais un taxi et le permis); problème number two, le receleur de diamants ne veut plus faire la transaction - d'abord, il est misogyne comme pas deux (les femmes en prennent pour leur grade dans ce film, faut reconnaître) et en plus un type a été tué lors du vol - ouais, franchement plus très chaud ; problème number three : Brad, super embêté, décide de tuer Peggie qui lui porte po chance et s'en débarrasse dans le taxi de son mari ; franchement pas sympa... surtout pour John : bon, que sa femme soit morte, on a pas vraiment l'impression que cela le chagrine plus que ça  (a voulu faire la maline, ben voilà ce qui t'arrive, eh ouais); le gros problème, c'est surtout que la police risque de lui tomber dessus et de l'accuser... Pas d'autre choix que de coincer Rawlins avant que celui-ci disparaisse - John avait de toute façon envie de se défouler, l'occasion fera le larron... 

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Si le combat de boxe en ouverture du film n'est pas vraiment un must dans le genre (c'est un peu brouillon tout ça, madame), Karlson se montrera beaucoup plus efficace par la suite. Pour preuve cette séquence, au début du film, assez hallucinante avec une Evelyne horrifiée filmée frontalement : je ne livrerai point le petit "twist" du bazar mais la séquence est diablement maline ; non seulement parce qu'elle nous prend joliment de court mais surtout parce qu'on se retrouve dans la même position que le héros (on s'identifie du même coup automatiquement à lui et on comprend aisément dans quelle mesure il peut être vénère : marre d'être berné)... Allez John, on est de tout coeur avec toi, montre-leur qu'à défaut de pouvoir le faire sur le ring, tu peux prendre ta revanche dans la vie... Premier round... Les coups pleuvent (la Peggie se mange au passage de sacrées baffes, les confrontations entre John et cet enfoiré de Jack Lambert (la gueule de l'emploi, rien à dire), un homme de main du receleur, ou entre John et Brad charclent grave); il ne fait aucun doute que pour survivre dans cette bonne ville de New-York, il faut savoir se battre... John peut compter sur la solidarité entre chauffeurs de taxi (oui, oui (...)) et sur l'aide de cette sacrée Evelyn, plus intrépide et maline qu'elle n'y paraît au premier abord (joli numéro de charme auprès du gars Brad (le coup de la cigarette, fumant et sexy en diable !), un type que les femmes "énervent" facilement (aime à se faire titiller mais faut pas non plus trop l'emmerder longtemps...)). John se défend comme il peut avec ses petits poings et tente de prouver malgré les multiples trahisons qu'il a subies au début du film, qu'il n'est pas encore complètement K.O... Belle petite leçon de pugnacité. Une valeur sûre décidément, que ce Karlson, dans le genre, la preuve en est encore faite avec cette série B assez corsée.

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