Scott Pilgrim (Scott Pilgrim vs. the World) (2010) d'Edgar Wright
Adaptation survitaminée du comic book du même nom qui a des allures de comic strip moderne - cheeba, pop, tcha, wizz... Au niveau du montage on peut dire que ça dépote même si après les deux-trois premiers combats de notre homme (Michael Cera Vs. les ex de sa petite amie aux cheveux aux couleurs de l'arc-en-ciel, suivant les humeurs), on est rapidement un peu las - comme un jeu vidéo, justement : après avoir dézingué en à peine une heure la moitié de l'humanité en appuyant sur un bouton, le pouce fatigue grave. C'est l'éternel thème des comédies américaines actuelles - trop dur l'amour quand on est jeune -, traité ici avec un décalage voire une pointe d'absurdité qui peut parfois faire mouche (la chanson "Ramona" m'a plié en deux) mais le film possède un côté cucul-la-praline qui atteint quand même souvent des sommets - au niveau psychologique, on est plus dans du 12-13 ans que dans du vingt-cinq, voyez, ce qui laisse une sacrée marge. On veut bien jouer le jeu de Wright, au départ, en pénétrant de plain-pied dans cette culture popo-nintendo-ado, on est même prêt à se montrer beau joueur en ayant un petit rictus amusé devant certaines de ces répliques mièvrissimes, mais comme me disait ma femme alors que le générique de fin venait enfin de tomber : on fait vraiment des films maintenant, avec un peu n'importe quoi. J'ai acquiescé mollement, surtout fier, dans l'histoire, de ne pas avoir fermé l'oeil en cours de route, alors que j'en étais encore à digérer les quelques hectolitres de rhum de ces dernières journées festives. Ce qui est bien avec ce genre de film c'est que même totalement débranché, le cerveau peut suivre ; un des must de la production ricaine (tournée au Canada par un réalisateur anglais) en 2010 ? Ouais, ça veut tout dire...