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29 novembre 2010

LIVRE : Alice Kahn de Pauline Klein - 2010

klein_pauline_alice_kahnGuère passionné par ce bouquin trop court pour pouvoir développer le concept dont il semble s'enticher : critiquer le milieu de l'art contemporain, des galeristes, des artistes conceptuels, dans toute sa vanité, tout en créant un objet contemporain. Il y a de bonnes idées là-dedans, une inspiration un peu à la Sophie Calle, qui fait de l'intimité et de l'identité la base d'un travail plastique (bien aimé, par exemple, cette idée de rajouter des oeuvres sans valeur dans les musées pour les faire devenir des oeuvres d'art) ; le livre opère des allers-retours entre la trame principale (une histoire d'identité volée, d'amour reposant sur une erreur, sur une usurpation) et une introspection assez complexe dans l'intimité de son héroïne, qui a fait du "déguisement" un mode de vie. Mais je ne sais pas vraiment pourquoi, le roman demeure à distance, un peu froid, un peu trop "bel objet" pour sortir de la catégorie du simple design : on apprécie, on constate même que Pauline Klein n'est pas dénuée d'invention dans l'écriture et dans la construction de son récit, mais on reste loin de la chose. Peut-être parce que le sujet sent un peu l'entourloupe (critiquer ce qu'on rêve d'atteindre), d'où un certain soupçon de manque de sincérité, de livre bling-bling. On dirait que le vrai sujet n'est qu'esquissé, qu'on n'a là que la première partie d'un roman plus long (et qui serait peut-être intéressant, en plus). Sentiment d'inachevé, de pas abouti, de travail en cours. Du coup, un livre déjà oublié.

Commentaires
B
Je vous sens "pétrifié" tout à coup...On peut passer à côté sans regarder quand ça plaît pas non ?<br /> Un livre bling bling, c'est L'euthanasie par le verbe de Victor Andraud.<br /> HOmère écrivant l'histoire d'Ulysse ... Une pièce et là je cite l'auteur lui-même, qui emprunte "à la philosophie, à l'épopée, à la poésie, au théâtre, au roman, à la féérie, à la tragédie...sans que tel genre ne puisse être disqualifié au regard de l'autre" (ce qui fait une moyenne de 8,57 pages par genre), tout est dit... reste plus qu'à se faire un Hitch...<br /> ;o)
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G
Oui oui, c'est moi, je crois, qui suis passé à côté : ce truc m'a laissé de marbre pour tout dire. Je n'ai pas compris grand-chose, et ça m'a semblé un peu poseur, quoi (d'où le terme bling-bling : c'est un peu brillant, mais pour cacher le vide).
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B
D'accord sur le fait que le livre est trop court... Immergé dès le début de l'histoire, on lit le livre très vite, et très vite, on reste oui, sur sa faim. Il me manque des références pour pouvoir le rapprocher d'autres auteur(e)s, ouvrages, tendances artistiques, mais bling-bling, là kômême, je n'aurais pas osé. Peut-être un peu égocentrique... Anna, c'est Alice, c'est Pauline, oui, on le sent bien...D'ailleurs, j'ai même pas réussi à avoir une représentation du pauvre type, tant sa description est son importance sont limites.<br /> Mais j'ai aimé rentrer dans cette histoire comme on rentre dans un film, pas révolutionnaire, non, mais pas du tout mal fait. (heu, ça se sent là, que j'suis pas critique ?)... <br /> On sent bien que le personnage d'Alice est vide... Alors Anna, un prénom symétrique... Comme un reflêt à l'intérieur de rien... Une sorte d'image permettant l'équilibre...à partir du vide... pas si mal pour un 1er bouquin...<br /> J'dis ça, mais j'dis rien...
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