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31 octobre 2010

Survival of the Dead de George A. Romero - 2010

vlcsnap_2010_10_30_23h05m50s184Plus le temps passe, plus ce brave Romero semble s'éloigner de ce qui a fait la grandeur de son premier film. En revenant une énième fois sur le thème des morts-vivants, il ne réalise qu'un opus de plus, encore plus fauché qu'à l'habitude, encore plus mal écrit et mal dirigé si vous pouvez imaginer la chose. Survival of the Dead est à cheval entre deux tendances : le gore assumé et aimé d'un côté, la parodie de l'autre. En ne choisissant pas clairement son camp, il boîte de scènes en scènes sans rien raconter, sans esprit et sans humour.

Ca commence pourtant plutôt bien : le monde envahi par les zombies étant ce qu'il est, il a bien fallu que les vivants s'organisent. L'existence de la poignée de héros est réduite à dézinguer du mort-vivant toutes les 2 vlcsnap_2010_10_30_23h31m24s165secondes, sans émotion, comme un job qui ne comporte plus vraiment de risques. Les zombies de Romero sont toujours aussi lents et cons, on lui en sait gré, car ils ne représentent strictement plus aucun danger. Le seul plaisir est de découvrir les 1001 façons de les éclater, faire fondre, couper en deux, arracher le cerveau, etc. Les casseurs de monstres allument tranquillement leur cigarette sur un zombie en train de cramer. Bien aimé, donc, cette sorte d'évidement du genre, cette façon de montrer que la terreur des premiers films a laissé la place à une adaptation tranquille à l'existence avec les zombies. On assiste à une bonne centaine de morts affreuses, le catalogue force le respect même si les effets spéciaux ne sont pas à la hauteur (ces têtes encore vivantes plantées sur des pieux sont faites avec Paint, non ?)

Le vrai danger, dans cet vlcsnap_2010_10_31_00h21m03s4opus, vient plutôt des vivants : deux camps s'affrontent, ceux qui veulent éliminer les revenants, et ceux qui veulent les conserver en (non-)vie au cas où un remède serait trouvé plus tard à leur état. Romero symbolise ces deux camps par une lutte intestine entre deux clans familiaux sur une île retirée, ce qui lui permet de venir faire plus souvent qu'à son tour une ballade du côté du western. Fusillades, règlements de compte sur fond de coucher de soleil, poursuite au lasso, costumes référencés, on sent que Romero aurait bien envie de réaliser un peu autre chose que des films de zombies. Mais on le lui déconseille, tant sa mise en scène est poussive et laborieuse. Le rythme, affreusement lent et répétitif, les dialogues indigents, les acteurs en-dessous de tout, font que très vite on ne s'amuse plus du tout à cette éternelle variation sur le même thème. Le bon George a voulu laisser tomber ses ambitions politiques pour se concentrer sur l'action : mal lui en a pris, tant il échoue à vlcsnap_2010_10_31_00h24m27s251donner un simple début de peps à ce qu'il filme. Aucun trouble, aucun malaise n'émergent de ce massacre, et quand on se rappelle combien Romero avait su nous déranger il y a 40 ans avec Night of the Living Dead, on soupire. Le montage, incompréhensible, ajoute encore au naufrage, et ce ne sont pas les quelques saillies humoristiques lourdosses qui viendront nous consoler. La prochaine fois, il faudra militer pour la retraite... de Romero.

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