Toy Story de John Lasseter - 1995
Je suis très à la bourre sur la "saga" Toy Story, je le reconnais et vous prie de m'en excuser. Découverte, donc, 15 ans après, de cette petite chose rigolote qui m'a assez surpris, je dois reconnaître. Oui, car il faut rappeler que John Lasseter est aussi responsable du nauséabond Cars ; c'est donc un miracle qu'il ait aussi bien réussi celui-ci. Bon, on ne hurlera pas au génie, non, mais on notera que le cartoon est parfaitement rythmé, plutôt joli à regarder, et que ses personnages sont bien rigolos. Toute le dernière partie, notamment, marque des points dans le tempo trépidant et la surenchère des soucis qui tombent sur la tête de Woody le cow-boy et Buzz le robot (c'est pas du Bergman, non plus). En plus, ça ne se gène pas pour donner des petites tapes sur la tronche de nos chers bambins, pourtant premier public de ce genre de production : le "méchant" est un gosse gâté et grunge qui torture des jouets avec une haine parfaitement jouissive. Ca donne lieu à une galerie de jouets-freaks du meilleur effet, qui déclenchent quelques plans horrifiques sur la fin, dans un hommage aux films d'épouvante grand crin. Intéressant d'ailleurs de constater le nombre de mutilations, brûlures, démantèlements, greffes contre-nature et autres chutes vertigineuses endurés par ces jouets ; à croire que Lasseter a des comptes à régler avec son enfance, ou qu'il se reconnaît plus dans le gosse sadique que dans le fade garçonnet-héros. Bon, on a fait des progrès dans le cartoon numérique depuis, les personnages humains sont mal faits, et les pixels encore un peu grossiers à certains endroits (le chien). Mais tant pis : tout ça est compensé par un entrain communicatif et un petit ton insolent agréable. Je suis preneur de l'opus 2.