Canalblog Tous les blogs Top blogs Films, TV & Vidéos Tous les blogs Films, TV & Vidéos
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
MENU
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
OPHÜLS Marcel
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
16 mai 2010

L'Obsédé en plein Jour (Hakuchû no torima) (1966) de Nagisa Oshima

800_vat1_oshima_outlaws_

Difficile de ne pas penser à Godard (citons notamment Une Femme mariée) avec cet esthétisme qui consiste, dès le départ, à capter en gros plan des parties du corps ou du visage. Très rapidement l'exercice de style s'étend à pratiquement chaque séquence durant lesquelles Oshima ne cesse de varier les angles comme pour mieux traquer les expressions, les attitudes, les comportements de ses quatre personnages principaux qu'un fil ténu relie. La construction narrative est elle-même une prouesse à elle seule, le cinéaste multipliant également les flashs-back comme si là encore, passé et présent entretenaient des relations indémêlables. Même si le tueur annonce qu'il serait devenu le même sans avoir connu ces deux jeunes femmes, le destin de ces quatre individus est intimement lié - jusqu'au seuil de la mort - et Oshima se sert de ce schéma pour montrer toute la subtilité - ou la perversité - de ces rapports amoureux qui tendent à la (l'auto) destruction. Le Japon apparaît on ne peut plus comme le pays du suicide...

Oshima_Film_violenceatnoon

Un homme s'introduit dans une maison où il connaît apparemment la femme de ménage qui y travaille. Lorsqu'il sort un couteau ça comme de son veston, on pense que cette dernière vit ses dernières heures. Que nenni, ce sera sa patronne qui finira par se faire violer et trucider... La servante, qui a donc reconnu le tueur, écrit une lettre à la femme de celui-ci pour lui annoncer que son mari serait le "violeur" en série que la police recherche (fair play)... A partir de là, Oshima, à l'aide de brefs flashs-back, va remonter aux origines des relations entre ces trois individus, un quatrième homme (amoureux de la patronne, ayant eu une liaison avec la servante et qui a fini par se suicider par pendaison) s'ajoutant à cet étrange trio : amours déçues, amours défuntes, double suicide, trouble de la sexualité (le tueur ne peut violer ses proies que si elles sont inconscientes), meurtres,  personnages habités aussi bien par l'amour que par la haine, l'écheveau sentimental qui relie ces individus est loin d'être évident à éclaircir. Entre sens du sacrifice et volonté d'en finir (avec sa propre vie ou avec les agissements de ce malade) et rédemption miraculeuse, le cinéaste ne cesse de nous ballotter en nous faisant suivre le sort de ces deux femmes - qui tentent, tant bien que mal, de régler leur compte avec leur passé.

800_vat3_oshima_outlaws_

Une construction narrative proprement labyrinthique (mais où le spectateur ne se perd jamais) pour faire ressentir au mieux l'extrême complexité des sentiments qui animent ces personnages. Même si parfois Oshima semble se complaire à trouver des angles impossibles pour filmer une simple séquence (du micro - gros plan - au macro - plan d'ensemble), l'effet général obtenu demeure assez saisissant; il dissèque les motivations et les réflexions de chacun sans jamais hésiter à venir apporter par la suite des précisions cruciales sur le fil de son histoire : la servante nous conte sa propre version de l'histoire, mais plusieurs fois, la femme du tueur livre sa propre vision des faits et tend à apporter un nouvel éclairage sur les agissements de chacun - les deux hommes en particulier; une multiplication des angles de prises de vues alliée à une multiplication des angles narratifs qui font de cette oeuvre d'Oshima un magnifique kaléidoscope de la complexité des rapports humains, amoureux, sexuels, tragiques...         

Commentaires
Derniers commentaires
Cycles
Cycle Collection Criterion 1 2 3 4 5 6 7
Cycle Cinéma Japonais 1 2 3 4 5 6 7
Cycle Festival de Cannes 1 2
Cycle Western 1 2 3
 
 
Best of 70's      80's      90's      00's      10's
 
Ecrivains