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1 mai 2010

N'oublie pas que tu vas mourir de Xavier Beauvois - 1995

vlcsnap_2010_05_01_11h43m59s157Même si ce n'est pas tout à fait le genre de cinéma que je préfère (trop sérieux, trop psychologique), je dois reconnaître que N'oublie pas que tu vas mourir force le respect par sa rigueur, et par la variété de tons qu'il met en place. Beauvois a un vrai ton, amène une réelle nouveauté dans le petit monde formaté du cinéma français, et ne se contente pas, comme 90% de ses camarades, de pondre un bon scénario en pensant que ça suffit à faire du cinoche. Le scénario est très bon, plein de surprises, de fausses sorties, de chausse-trappes ; mais au niveau formel, Beauvois n'est pas en reste, réussissant un film étrange et finalement assez fascinant.

A mi-chemin entre la comédie (le jeu excellent de burlesque de Beauvois lui-même, la gouaille de Roschdy Zem, les situations de départ complètement potaches) et la tragédie (un homme est séropositif, comment va-t-il vivre ses derniers jours ?), le style est toujours là où on ne l'attend pas. Beauvois commence de multiples scénarios possibles, les étire en en épuisant les motifs, puis les lâche sans prévenir pour passer à autre chose. NOubliePas450RZbis_01On aura ainsi droit à une chronique des différentes façons d'éviter le service militaire, à la description d'une plongée dans les milieux de la drogue, à une histoire d'amour romaine, tout en passant par une réflexion sur l'art, un début de film de casse et une allusion finale à la guerre en Yougoslavie. Toutes ces strates de scénario sont traitées à fond par le cinéaste, toutes prises au sérieux et jusqu'au bout. Le réalisme des scènes parisiennes dans les bas-fonds interlopes (sublime monologue en plan-séquence de Zem qui décrit la recette pour se faire un bon shoot) est aussi réussi que le poème pastoral et pictural de la dernière partie : le "héros", en essayant les différentes possibilités d'être béat avant la mort (drogue, sexe, action, beauté de l'art), fait aussi l'expérience de différents "styles" de vie ; cette traversée des genres passe avant tout par le cinéma, et c'est une grande idée.

vlcsnap_2010_05_01_11h45m33s91Très ambitieux donc, N'oublie pas que tu vas mourir est parfaitement réussi dans son écriture (les dialogues très naturels, le symbolisme doucement amené) que par sa mise en scène : rythmes impeccables, montage surprenant alternant ellipses audacieuses et longues plages de descriptions des milieux, direction d'acteurs impeccable. Les derniers plans sont carrément bluffants, nous emmenant subitement vers une issue absolument inattendue.

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