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28 avril 2010

Désirs humains (Human Desire) (1954) de Fritz Lang

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Voilà longtemps que je voulais découvrir cette version langienne de La Bête humaine. Eh bien cela aurait pu très bien continuer d'attendre. Fritz Lang n'a pas dû se donner la peine d'ouvrir le bouquin de Zola, ne retenant que dans les grandes lignes (de chemin de fer - rires) le scénar de la version de Renoir. Certaines séquences l'ont d'ailleurs apparemment particulièrement marqué (et sûrement fortement inspiré): en particulier la discussion nocturne entre les deux amants vers les voies de chemin de fer ou la séquence dans l'appart de la donzelle vers la fin. Que Fritz Lang ait décidé "d'épurer" au maximum sa trame en se concentrant uniquement sur les relations entre les trois personnages principaux, c'était son droit. Le gros gros problème, c'est que la psychologie des individus est simplifiée à mort (Glenn Ford reprend le rôle de Gabin : un jeune gars qui revient de la guerre de Corée mais incarne le parfait bon bougre sans aucune tare...) et qu'on ne comprend absolument pas ce qui peut attirer le Glenn chez cette Vicki (Gloria Grahame parfaite en femme fatale, la seule d'ailleurs qui semble avoir un peu d'épaisseur dans cette histoire): en fait rien, ce sera d'ailleurs un peu la même conclusion qu'il finira par faire avec nous, reprenant son chemin, mine de rien, lors d'un happy end qui tombe terriblement à plat...

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Lang, à partir du bouquin de Zola, réalise un simple thriller (un mari jaloux qui devient meurtrier et sa femme qui se sert de son amant pour se débarrasser de lui), laissant tomber en route la loco, toute réflexion sociale ou la profondeur du personnage principal : le pauvre squelette qui reste ne demeure guère passionnant et ce d'autant que l'alchimie entre Ford et Grahame est proche de zéro... Gloria Grahame incarne pourtant du mieux qu'elle peut cette femme sensuelle et vénéneuse, toujours prête à user de ses charmes pour essayer de rebondir vers un sort meilleur : le seul petit problème c'est que Glenn Ford se fout un peu comme de l'an quarante de cette femme, certes affriolante, mais véritable nid à souci. L'autre femme, Vera, jeune, pure et innocente (très mimi cette Diane Delaire qui n'a pas vraiment fait carrière) est dix fois plus séduisante et on sent bien que c'est vraiment pour faire plaisir à Lang et ne pas lui bousiller son scénar que Glenn se force à embrasser la Gloria. Il reviendra sur terre assez rapidement - mais ouais, cette chtite Véra c'est du pain béni bon Dieu! - et l'histoire de se terminer aussi mollement qu'une chaussette morte. Bref, grosse déception que cette oeuvre de Lang qui ne parvient pas une seconde à la cheville de la version renoirienne dix fois plus approfondie psychologiquement et esthétiquement beaucoup plus travaillée.

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Commentaires
G
Ce que tu en dis confirme l'idée que je m'en étais faite après la simple lecture du synopsis : ça sentait l'adaptation peu passionnée et passionnante de Zola, une de plus... Pas l'un des Fritz Lang que je compte découvrir (ils sont déjà suffisamment nombreux comme cela de toute manière).
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