The Informant de Steven Soderbergh - 2009
Après le film-barnum (Che) et le film expérimental (The Girlfriend Experience), Soderbergh s'offre la même année cette petite chose mignonette et discrète. Dans un style très 70's, depuis les costumes jusqu'à la musique, il dresse le portrait d'un très joli personnage, industriel qui se transforme en balance, mais surtout mythomane et menteur total qui va finir par mettre sens dessus-dessous le FBI. Franchement pas grand-chose à en dire, mis à part que c'est très agréable à suivre, tant Soderbergh et Damon semblent s'amuser comme des petits fous dans cette superficialité assumée : la trame s'emberlificote à la suite de son personnage, devant la mine déconfite des patrons d'entreprise, des flics et des inspecteurs des finances. A chaque nouveau mensonge de notre héros, les bouches béent un peu plus, et malgré les nombreuses répétitions du scénario (au bout d'un moment, les valses hésitations du personnage font long feu), on rigole bien devant ce looser mythomane et inconscient, et devant sa femme tout aussi barrée. Constitué à 99% de dialogues, filmés très sagement, le film n'en contient pas moins un délicieux suspense dans les scènes d'espionnage à deux balles. L'interprétation est au taquet, et c'est peut-être justement le manque de prétention totale qui rend cette parenthèse enchantée. Finalement, je crois que je préfère le Soderbergh des Ocean's et de The Informant à celui des expérimentations un peu crâneuses. Un bonbon. (Gols 10/02/10)
Comme pour The Girlfriend Experience, Soderbergh multiplie les plans tentant ainsi de dynamiter son montage à mesure que les informations données par la Matt - types "anecdotiques" par excellence, voire les petites histoires qu'il nous sert constamment en voix off - rendent de plus en plus perplexes le barnum (FBI, avocats, journalistes...) qui s'est véritablement mis en place autour du bonhomme. Un personnage bien sous tout rapport derrière sa sage moustache qui se plaît à jouer les agents secrets de seconde zone (souligné par une musique adéquate) en déjouant tout son petit monde. Plus il s'enfonce dans ses lubies, plus le carnage devient assez jouissif - roulant dans la farine la plupart des protagonistes - et sa façon de jouer les victimes "au chapeau blanc" - genre "grand redresseur de tort" - est finalement assez révélatrice : il n'y a qu'un type à moitié dingue pour permettre, finalement, de déjouer les imbroglios de ce système économique de grands malades où le profit justifie tout le reste. C'est une petite gâterie du Steven sans prétention, en effet, mais qui s'inscrit parfaitement dans l'air du temps où tous les coups sont permis pour sortir son épingle du jeu et où chacun se rêve en héros quel que soit finalement son domaine. Sympathoche. (Shang 19/02/10)