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16 février 2010

L'Homme aux Camées (Cameo Kirby) de John Ford - 1923

vlcsnap_2010_02_16_10h35m18s194C'est le premier film signé officiellement "John Ford", les précédents portant la marque de "Jack Ford", et j'aurais été lui j'aurais attendu encore un peu avant d'assumer : Cameo Kirby est à deux doigts d'être nul. Pour sa défense, je précise que je l'ai vu dans une copie immonde, genre mâchée puis recrachée ; mais ce qu'il en reste ne semble pas justifier la moindre rénovation. C'est l'histoire (assez hitchcockienne pour le coup) d'un faux coupable, un joueur de poker qui veut tirer d'affaire un vieux qui s'est fait embobiner par des tricheurs, et qui se retrouve accusé de l'avoir poussé au suicide. Comme il est en couple avec la fille du vieux, l'intrigue se complique. La seule qualité qu'on peut déceler dans cette désespérante platitude : l'ancrage profond du film dans le paysage, la Nouvelle-Orléans, filmée très amoureusement par Ford. On a droit à quelques jolis plans tout en profondeur sur le Mississipi, son peuple bigarré et joyeux, sa douceur de vivre, ses petits bois mignons et ses margelles de puits non moindres. Ford aime bien les fleuves, ça se confirmera souvent par la suite, et il est bon pour montrer cette douceur de vivre qui les entoure, avec des gens qui dansent comme des beaux diables devant les steamboats pittoresques.

vlcsnap_2010_02_16_10h40m27s208A part ça, on s'arrache les cheveux devant l'inconsistance de chaque élément : des acteurs monolithiques, une intrigue qui se perd dans mille détails inutiles, une succession de scènes enfermées dans un style théâtral étouffant. Le script est adapté d'une pièce de théâtre, et ça se sent bougrement, Ford ne trouvant presque jamais la façon originale de se sortir de ça : on filme à plat des décors artificiels, on bourre tout ça de dialogues à rallonge (les intertitres sont plus nombreux que les prises de vue), et on oublie de disposer au moins quelques scènes d'action. C'est plat, sans tension, jamais imaginatif. Un an avant, Ford avait réalisé The Village Blacksmith, un an après il filmera The Iron Horse... comment expliquer alors qu'entre ces deux grands moments, il ait pu songer à mettre en scène ce film anonyme ? Les grands génies ont des mystères.

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