La Révélation de l'Année (Rookie of the Year) de John Ford - 1955
Un court-métrage quelconque de la part du père Ford, qui semble trouver dans cette commande télévisée l'endroit idéal pour se poser deux minutes et faire une tite sieste (méritée, vue sa longue filmographie). Le gars appelle son copain John Wayne, en vieux briscard de la presse sportive, revient sur une de ses chères thématiques (le prix du passé, le passage des générations, et surtout la virilité qui passe par des valeurs éternelles, ici le sport), et plan-plan livre une petite chose sympathoche sans trop se forcer. Wayne découvre un jeune talent du base-ball (joué par son propre fils), et en enquêtant sur lui, s'aperçoit qu'il est le fils d'une vieille légende de ce sport, destitué jadis pour tricherie ; ce qui veut dire, dans l'esprit de Ford, qu'il est passé dans le camp définitif des tafioles. Wayne flaire le scoop, se précipite dessus avec entrain, mais la copine du poulain (Vera Miles) le convainc in extremis et arme au poing de renoncer à remuer le passé. Quand la légende est plus belle que la vérité, imprimez la légende, nous dit ce film 7 ans avant The Man who shot Liberty Valance. C'est à peu près son seul point commun avec la pléthore de chefs-d'oeuvre de Ford : Rookie of the Year est une succession de scènes dialoguées sans grand intérêt, bien jouées certes mais assez neutres. On attend avec impatience la scène où Wayne va rencontrer la vieille légende du base-ball (Ward Bond, autre figure mythique du cinéaste), faisant confiance au père John pour nous orchestrer une confrontation des générations aux petits oignons ; mais on est déçu par ce non-style gentillet, bâclé et qui ne se donne pas le temps de la finesse. 24 minutes, c'est trop court pour vraiment développer cette tramette sans enjeu. Mais je marque des points niveau rareté, c'est déjà ça.