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14 janvier 2010

Blue Steel de Kathryn Bigelow - 1989

vlcsnap_2010_01_14_18h10m42s114Les films de Bigelow, à part le joli The Hurt Locker, sont toujours à la limite du passable, il faut bien le dire. Eh bien à force de flirter avec le passable, la dame tombe dans le médiocre. Blue Steel est absolument dénué d'intérêt. C'est un énième polar photographié et mis en scène de la même façon que les autres, sans style, sans histoire et sans acteurs. On se demande ce qui a pu intéresser Bigelow dans cette tramette étique, si ce n'est, pour une fois, de filmer une femme, ce qui ne lui est pas arrivé souvent. La femme, c'est Jamie Lee Curtis, jolie mais à chier, dans le rôle d'une fliquette poursuivie par un méchant serial-killer allumé (Ron Silver, clownesque). Tout est déjà joué dans les premières minutes : les gradés qui ne croient pas les allégations de la flic, le tueur qu'on arrive pas à tuer, la copine désignée comme victime idéale, les dents serrées de Curtis quand la coupe est pleine... On sait très en avance ce qui va se passer, en gros rien d'autre que des fusillades mal filmées dans des décors laids et des lumières clipesques. Les invraisemblances terribles du scénario finissent de nous achever (on voit bien à chaque fois 124 façons de régler son compte à l'assassin, mais il courra vaillament jusqu'à la 94ème minute). On dirait un Don Siegel, mais sans l'humour, sans le talent pour filmer les scènes vlcsnap_2010_01_13_22h21m43s229qui le méritent (l'action) et sans Clint Eastwood. Désemparée par son scénario bâclé, Bigelow tente de combler avec d'autres sous-trames : le père de Curtis qui bat sa femme, le thème du double négatif (le tueur serait comme le reflet inversé de la flic). Elle y consacre en tout et pour tout 3 lignes de dialogue qui n'ont aucune conséquence là-dedans, sauf de faire passer le film dans la catégorie des longs-métrages. Curtis arrête son père pour ses maltraitances envers son épouse, lui fait la leçon, et tout reprend comme si de rien n'était... Le ratage est franchement total, on voit mal comment la carrière de Bigelow a pu ne pas s'arrêter là. Un film d'amateur, ni fait ni à faire.

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