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28 décembre 2009

Evil Dead 2 de Sam Raimi - 1987

evil_dead_2_000Raimi pousse un peu plus loin son concept du premier opus : du gore, du burlesque, servez frappé. C'est sûr que si vous cherchez la finesse de trait et la subtilité des sentiments, on vous conseillera de passer votre chemin. Mais si les yeux arrachés vous amusent, si vous êtes hilares devant des hectolitres de sang balancés à la tête du héros, s'il vous est agréable de contempler des jeunes filles découpées à la tronçonneuse, je ne saurai trop vous conseiller ce grand moment de n'importe quoi assumé. Raimi ne s'embarasse d'aucune faute de goût, assumant son côté cradasse avec une santé qui fait plaisir à voir.

Il ne s'embarasse pas non plus d'un scénario : on ne comprend pas du tout pourquoi Bruce Campbell revient dans la cabane du premier épisode, on capte que dalle à son espèce de métamorphose en zombi, on se fiche éperdument de la trame. Tout ce qui compte, c'est le spectacle. Et là, franchement, c'est un régal (ou c'est du nanan, expression que mon compère a ressortie récemment avec panache) : Evil Dead 2 est un cartoon échevelé, souvent hilarant tant il est moche volontairement et evil_dead2_6crasseux comme un collégien en pleine puberté. On ne cherche plus du tout à faire peur, juste à surenchérir dans l'idée. Dès les deux premières minutes, le sort de la jeune première est réglé, et dès lors Raimi va aller de plus en plus loin dans le style. Jusqu'à utiliser une esthétique absolument renversante tant elle est distancée : des flots de sang VERT ou une main coupée qui fait un doigt d'honneur au héros. C'est que l'esprit de Raimi est non seulement envahi de gore, mais aussi de surréalisme le plus total, qui lui permet de tout se permettre. Or, tout fonctionne plus que parfaitement : certes, ça a un peu vieilli, mais c'est 1000 fois plus inventif que n'importe quel film d'horreur d'aujourd'hui. Raimi sait ce que le genre doit aux premières animations du cinéma (Starewitch est convoqué presque directement, la technique d'image par image ne se cache pas de son côté désuet) et leur rend hommage avec une tendresse parfaite : les monstres sont magnifiquement vintage, les effets evildead2bdcap4spéciaux voyants, on voit presque les fils qui tiennent les sorcières, et c'est ça qui est très beau. Le jeu de Campbell est, lui, issu directement des Tex Avery, tout comme certaines idées de mise en scène (les bruits qui envahissent la maison, à chaque fois suivis par le regard des personnages à l'unisson). Vraiment un grand plaisir de voir un cinéaste aller au bout du bout d'un genre, et qui a tout compris d'icelui : mêler l'humour à l'horreur, la distance à la projection, les réalisateurs de gore d'aujourd'hui devraient en prendre de la graine.

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