No puedo vivir sin ti (2009) de Leon Dai
Raflant presque tout aux derniers Golden Horse Awards, devant représenter Taiwan (le titre est trompeur, definitly) pour les Oscar 2010, No puedo vivir sin ti est un mélodrame de base, adapté qui plus est d'un fait divers : un homme s'est suspendu en haut d'un pont avec sa fille pour protester contre le gouvernement qui voulait la lui prendre (bien qu'il en ait eu toujours la garde et qu'il soit le vrai père, sa femme, étant mariée avant de le rencontrer, est la seule parente légale - quel pastis!). Leon Dai retrace les quinze derniers jours avant l'incident (la vie de misère mais po si malheureuse du pater et de sa fille et le bordel administratif) avant de revenir à l'incident. On retrouvera notre héros deux ans plus tard avec ou sans sa fille... tintintin...
Filmé en noir et blanc pour faire genre "po de thune", mélangeant 35 mm et DV (un peu bizarre, toujours du mal avec cette image trop "fluide"), le film ne part pas sur un mauvais fond; le pater bosse de temps en temps en faisant son Jean Reno (celui du Grand Bleu, voyez...) du pauvre : il répare les bateaux sous l'eau à l'aide d'un compresseur qui date d'avant-guerre - suspense, remontera, remontera pas... Mais la chtite veille. On comprend rapidement pourquoi cette dernière a choppé le rôle avec ces deux grands yeux miyazakiens et sa petite bouille toute silencieuse... Une fois qu'on entend les petites mélodies claydermanesques au piano, on se prépare à lâcher son paquet de larmes avant la fin - et putain, on ne pourra pas y couper... Leon Dai signe une petite oeuvre modeste, sans effets spéciaux de milliardaire, qui se regarde de façon bienveillante pendant bien une heure (les vingt dernières minutes tirent en longueur...): le sujet est forcément louable et le désespoir que l'on lit sur le visage du pater allié à l'incompréhension de la gamine effectuent leur petit travail de sape sur notre petit coeur sensible. Mais faut reconnaître aussi, objectivement, qu'on se vautre aussi méchamment dans la facilité - oh les méchants fonctionnaires, oh les gens riches qui te reçoivent avec le sourire mais se révèlent totalement inefficaces - trop pas juste -, ah la sale machine administrative sans coeur etc... Bref, on replie son kleenex en quatre (oh et puis merde, je vais pas pleurer, trop facile, tiens), on essaie désespérément, pendant deux minutes, de comprendre pourquoi le titre est en espagnol, avant finalement de passer à autre chose. Pitit, tout pitit film trop mignon... comme une bulle de savon. Poum, a pu.