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8 novembre 2009

Zatoichi de Takeshi Kitano - 2003

large_20zatoichi_20blu_ray6Toujours un grand moment de revoir ce divertissement grande classe de Takeshi-san : ça évite de se retaper toute la série des Baby Cart et des Zatoichi d'origine, puisque celui-ci condense en deux heures tous les motifs du grand cinoche de kung-fu à la con, et c'est le même plaisir, avec en plus un ton légèrement moqueur visant ces productions passées. Kitano se lâche clairement dans le graphisme et l'humour, et si on connaissait déjà l'exigence du maître à ces postes-là, on apprécie aussi que Zatoichi ne soit qu'un spectacle sans autres ambitions que de nous en foutre plein les mirettes. On a donc droit à tout le lot habituel du genre : geishas meurtrières, guerre des gangs, samouraïs solitaires, boss odieux, défense de la veuve et de l'orphelin, et surtout combats hyper-stylisées dans toutes les conditions climatiques imaginables. Quand il s'agit d'envoyer du steak, Kitano est là, et ses scènes de combat sont impeccables. Adoré pour ma part les jéroboams de sang qui giclent dans tous les sens, ainsi que les bruitages idoines parfaitement immondes. Kitano joue sur l'immobilité, qui 960_zatoichi_blu_ray_2met en valeur la concentration des combattants en même temps qu'elle exacerbe l'attente joviale du spectateur, immobilité rompue par quelques gestes secs et toujours splendidement montés. C'est la grande école du film de sabre, qui en respecte toutes les traditions, mais sait aussi la pervertir par une technique presque 3D très efficace : on sent que la technique a évolué, et Kitano ne se prive pas de l'utiliser, tout en conservant à son film une patine vintage délicieuse.

Chacune de ces scènes est contrebalancée par un humour souvent au ras du tatami parfaitement hilarant : c'est surtout des personnages qui se gauffrent la tête par terre (ma préférence au petit gros qui se ramasse une bûche dans la face), mais ça suffit pour qu'on rigole 960_20_20zatoichi_20blu_ray1sans complexe. Et puis Kitano sait aussi jouer d'une drôlerie plus subtile, qui ne tient à rien d'autre qu'à un jeu d'acteurs taquin (ses scènes au cabaret pendant les parties de dés) ou à un goût pour l'excès toujours réjouissant. Enfin, et ça suffit pour convaincre de la beauté du film, il sait aussi faire preuve d'une belle poésie, notamment dans ce moment suspendu où on regarde simplement un homme danser, avec des allers-retours rythmés entre son enfance et son âge actuel : une rêverie douce et esthétiquement magnifique, ça ne fait pas de mal.

Le film est relativement classique, mais en même temps assez sophistiqué, par l'utilisation notamment de 960_zatoichi_blu_ray_6flashs-back complexes insérés sans prévenir dans la trame, parfois juste quelques secondes qui resituent le personnage. Et puis il y a ce final qu'on est bien obligé de qualifier d'hyper-contemporain : une scène de comédie musicale hollywoodienne à base de claquettes qui forme un anachronisme énorme dans la chose, très audacieuse. D'une belle élégance, Zatoichi est un hommage attachant à tout un pan de l'histoire du ciné japonais, qui n'oublie pas en plus d'être un film d'aujourd'hui. Le dernier grand Kitano, en tout cas.

Commentaires
H
Raaa nonnnnnn, faut surtout pas se passer de voir ou revoir la série des Zatoichi (25 films) avec Shintaro Katsu ou bien la série TV de ZAtoichi (100 épisodes) avec Shintaro Katsu également ou la série des Baby Cart avec Tomisaburo Wakayama, le frère de Shintaro Katsu qui sont loin d'être du Kung Fu à la con puisque c'est du chambara de grand qualité. Je suis fan de Shintaro Katsu et de Zatoichi et je dois avouer que, si j'étais impatient d'aller voir la version Kitanesque au cinéma, je redoutais de voir un Zatoichi sans Shintaro Katsu. Bon, j'ai été énervé car le jour où j'ai voulu aller le voir, le cinéma avait annulé Zatoichi pour ouvrir la salle à Matrix (je ne sais plus lequel). Du coup, j'ai du y retourner un autre jour.<br /> Au final, un film qui respecte Zatoichi et qui est quand même un film Kitanesque. Ce qui marque le plus, c'est le bruitage et la musique qui se marient avec un grand talent. Les bruits des paysans au travail finissent par être de la musique. <br /> Kitano s'amuse, ça se sent, et nous livre un film très esthétique. Esthétique des combats, de la pluie, du sang, des scènes dansées et, ce final, prenant, obsédant, dont la musique demeure longtemps dans la tête.
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