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8 novembre 2009

Fortapàsc (2009) de Marco Risi

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Pas facile de passer juste après Gomorra avec sa construction tentaculaire. Marco Risi se penche sur le cas d'un jeune journaliste italien qui dans la commune de Torre Annunziata, non loin de Naples, s'intéresse d'un peu trop près à la mafia locale. Le type sera assassiné en 1985 aussi froidement qu'une pizza surgelée, à l'âge de 26 ans. On aurait bien aimé plus aimer ce film qui tente de promouvoir à sa façon le vrai journalisme d'investigation et qui dénonce - c'est po nouveau mais c'est toujours courageux - les connections évidentes entre mafia et représentants politiques locaux. Libero de Rienzo campe un Giancarlo Siani plein de candeur et de pugnacité, et on s'attache aisément à ce type qui, sans esbroufe, ne va pas tarder à agiter son petit monde à l'aide de ses articles de première main. C'est vivant, conté sur un rythme guère déplaisant ma foi et les tronches des mafieux sont particulièrement triées sur le volet. Malheureusement, Marco Risi semble un peu s'égarer dans tous les sens, comme s'il ne savait pas trop quel aspect privilégier dans la vie de notre jeune gars : on nous parle de ses petits problèmes avec sa copine, jalouse d'une barwoman-violoncelliste (!) chinoise fort attrayante, de ses bisbilles avec son collègue photographe qui se shoote, autant de petits aspects personnels traités superficiellement qui nous font parfois perdre un peu de vue son vrai travail de journaliste. Certes, Risi tente de nous montrer le type sous ses angles divers, c'est louable, mais du coup, par manque de temps ou d'approfondissement (?), les investigations paraissent elles-mêmes souvent un peu brouillonnes. Il n'est ainsi pas toujours facile de s'y retrouver dans ces différents clans de la mafia qui se déchirent et on finit souvent par lâcher un peu l'affaire, ne sachant plus quel type appartient à quel groupe et qui en veut à qui... De plus, on ne peut pas dire que les choix narratifs de Risi nous aident à y voir vraiment clair, comme s'il hésitait à privilégier une trame à une autre  Quand Risi monte, en parallèle, une réunion tendue entre clans mafieux et une discussion chahutée entre politiques d'opinion opposée, on voit bien où il veut en venir : les deux mondes possèdent de curieuses ressemblances... Quand il monte en parallèle les problèmes de coeur de Siani (les regards accusateurs de sa copine lors d'un concert où il passe son temps à mater la violoncelliste) et les règlements de compte entre deux bandes, on voit un peu moins le rapport avec les raviolis... Qui trop embrasse mal étreint, et Marco Risi aurait peut-être gagné en efficacité s'il avait su faire des choix un peu plus tranchés : une histoire sentimentale évoquée de loin et surtout une sorte de flou sur les relations entre les différents acteurs (le maire, la mafia, le procureur, le flic franc du collier...) qui rend finalement peu hommage au réel travail d'investigation de Siani. Bref, pas déplaisant mais peu tranchant. Deux olives quoi, pas plus. (Juste pour dire, avant de partir, que le titre est une référence... à Fort Apache mais super mal prononcé dans le dialecte local - sont pas doués en langue ces italiens)

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