La Baule-les Pins (1990) de Diane Kurys
Certains penseront peut-être que c'est du vice de voir en si peu de temps un troisième film de Diane Kurys. Je vous promets, j'avais, comment dire, des "obligations professionnelles", mais là je pense qu'on est tranquille pour un bon bout de temps. Le premier bonheur de ce film (enfin, le seul) c'est qu'on se dit qu'il y a un certain génie à ressusciter aussi bien, en 1990, le cinéma de grand-papa. Certes Barratier prouvera qu'on peut encore aller plus loin dans la naphtaline, mais faut reconnaître que cet été 58 conté par Kurys demeure d'un manque d'originalité, de fraîcheur, d'audace (...) absolu... Rien que le casting est un régal tant chaque acteur semble avoir la tête de l'emploi depuis déjà des décennies : Zabou en jeune femme toujours souriante, Bacri en râleur (la tarte à la crème), Baye en femme qui veut s'émanciper et Berry en connard colérique qui finit par prendre des airs de chien mort (cocker, c'est trop faible pour lui)... Au niveau de l'histoire, c'est le marasme mou : un couple qui se déchire pendant que les deux bambines découvrent leur corps (ouais Kurys, attention, pas Polanski - je déconne), l'une de 8 ans joue au docteur avec son petit cousin et l'autre de 13 fait son premier baiser à son petit cousin (po le même, son frère) - sinon elles font aussi des concours de châteaux de sable sponsorisés par le Figaro - qui a dû adorer ce monde BCBG digne des "triplés". C'est déconcertant d'insipidité de bout en bout et les dialogues sont au diapason. Reconnaissons tout de même que Bacri (le seul qui nous arrache deux micro sourires, parce que c'est presque un pote depuis le temps) se tape les deux meilleurs répliques du film; en lisant le journal, une réflexion très caustique: "Oh la la, ça va mal en Algérie... il y a même des inondations" (lol). Ou encore un très subtil : "Mais naaaan les crabes n'ont pas mal quand on les plonge dans l'eau bouillante, t'as vu leur carapace?!" (re-lol). Voilà, je pense avoir vidé le film de tout son suc savoureux. Aussi insipide que l'affiche le laissait prévoir. La Baule, les boules.