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9 septembre 2009

Les Araignées 1 : Le Lac d'or (Die Spinnen 1 : Der Goldene See) de Fritz Lang - 1919

vlcsnap_2009_09_09_19h53m53s226Si je suis d'ordinaire très client de la période muette de Lang, je dois avouer que ces araignées-là ne m'ont pas emballé des masses. Une impression assez nette d'avoir assisté à un film pour adolescents dont il manquerait la moitié des images, ce qui pourtant ne semble pas être le cas. En effet, le film file à peu près à 2000 à l'heure, que ce soit dans sa construction générale ou au sein de chaque séquence, et si on y gagne indénialement en rythme (que l'on pourra qualifier d'échevelé), on y perd également en clarté et en finesse. Curieux d'ailleurs de constater comment Lang peut pratiquer des ellipses vertigineuses à plein d'endroits, et multiplier en même temps les inter-titres inutiles et surexplicatifs tout au long de son film.

vlcsnap_2009_09_09_20h40m55s31Il faut reconnaître quand même que, côté aventures exotiques, l'avarice n'est pas de mise : on saute en une heure des salons bourgeois aux temples incas, en passant par une montgolfière, une cascade, une fête du Soleil ou un radeau perdu en mer. Grosse entreprise que celle de Kay Hoog, aventurier qui s'est mis en tête de partir à la quête d'un trésor en plein pays inca : il va se frotter à l'infââââme Lio Sha, vamp légèrement rondelette à la tête du groupe des Araignées (après les Vampires, un nouveau groupuscule déviant au nom sonnant), mais aussi au maître des Incas, un gars maquillé qui passe son temps à lever les bras au ciel. Et vas-y que je t'escalade des ballons en plein ciel, que je t'emballe la prêtresse maya, que je te terrasse des serpents longs comme le Yukon, que je te construis des radeaux avec deux bouts de liane et que je te nage un crawl parfait en pleine mer. C'est très plaisant à suivre, d'autant que les rebondissements sont légion (la fin vaut des points) et que Lang a un sens aigu de l'aventure : ses plans d'ensemble sur des décors très bien peints, ses bagarres enlevées, et son sens du scénario (pour peu qu'on aime le genre Ridder Haggard) sont déjà au taquet.

vlcsnap_2009_09_09_20h47m42s3Mais voilà : ça va trop vite, comme je l'ai déjà dit. A peine récupère-t-on d'une baston dantesque qu'on est déjà dans le confort douillet de la demeure de Hoog ; à peine reprend-on son souffle après la cascade en montgolfière qu'on est balancé en plein western. Du coup, on ne s'attache pas aux personnages, on s'en tape un peu de ce qui leur arrive. A noter à ce propos que les méchants sont bien plus soignés que les bons, on reconnaît bien là le futur créateur de Mabuse et de M. Le héros, pâle gentleman surjoué par Carl de Vogt, est nul, et ne sait que prendre des poses qui feront très bien sur les photogrammes à la devanture du ciné. Et puis, en plus de ça, on a un peu l'impression d'assister à un vide profond, ces aventures tournant sur elles-mêmes et se complaisant dans leur propre spectacle. De la profondeur prophétique de Lang, point ici : juste un agréable "film de gare" assez vain et oubliable. Je vous tiens au courant pour la partie 2.

le deuxième épisode : ici

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