The Birdcage Inn (Paran daemun) (1998) de Ki-Duk Kim
Troisième - petit - film du père Kim qui fait preuve déjà d'une certaine empathie pour son personnage principal, sa très mimi héroïne Jin-a (Ji-eun Lee), qui endosse le rôle d'une prostituée. Elle semble avoir échoué au bout du monde, lorsqu'elle parvient, au début du film, sur cette petite route en bord de plage, et semble autant manquer d'air que le poisson rouge qu'elle renverse malencontreusement. Elle se dégotte une petite pension familiale où contre quelques dollars elle se vend au client de passage. Abusée par le père qui lorgne sur elle, dragouillée par le fils de la famille qui veut trouver une occasion de perdre sa virginité, la pauvre Jin-a doit en plus subir le regard torve et les remarques acerbes de la fille de la maison - elle voit d'un sale oeil cette fille facile qui "salit" la réputation de la famille (hum), son comportement semblant surtout motivé par une bonne dose de jalousie : Jin-a fait non seulement tourner les têtes de son entourage sans rien demander à personne, mais la fille est aussi pour sa part un peu empétrée dans une relation amoureuse où elle a bien du mal à donner le change... Jin-a, totalement esseulée lorsqu'elle se perche sur la planche d'une petite construction qui se trouve au milieu de la mer (plan virevoltant qu'on retrouvera quasiment dans Time), ne se plaint pourtant point et semble attendre qu'un jour le vent tourne en sa faveur. Elle semble malheureusement s'enferrer dans un cul de sac d'autant qu'elle doit subir le retour de son ancien copain-maquereau qui lui pique toute sa thune... Heureusement, elle se fera peu à peu des alliés avec le pater qui jouera aux gros bras et finira peu à peu par gagner la confiance de la fille qui apprendra à voir en elle au delà des apparences... Le petit poisson rouge pourra à nouveau respirer... Kim Ki-duk ne juge point ses personnages, sait distiller quelques saynètes comiques (le père et le fils qui se retrouvent au même moment à l'hôpital avec la chtouille...) mais son film ne parvient guère réellement à prendre son essor : les personnages manquent terriblement d'aspérités et même si les intentions sont bonnes, la morale paraît un peu trop gentillette - on est bien loin d'un Teorema de Pasolini si on veut bien me permettre ce petit parallèle qui vient de nulle part, hum.