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9 août 2009

Les treize Tueurs (Jûsan-nin no shikaku) (1963) de Eiichi Kudo

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Toujours bon de partir à la découverte d'un nouvel auteur japonais d'autant que, dès les premières images, on est cueilli par le magnifique noir et blanc, le superbe jeu sur les lumières et le soin extrême que l'ami Kudo apporte à ses cadres : un hara kiri devant la porte du palais d'un seigneur provincial présenté avec une sobriété impeccable, des discussions qui s'enchaînent comme une trainée de poudre au sein des plus hautes instances du gouvernement et chez le seigneur, filmées encore un fois avec le même soin qu'un chtit bout de saumon placé sur son mini mur de riz. On s'installe dans son fauteuil, on répond à trois quatre coups de fil sans rechigner et on attend impatiemment que l'histoire de vengeance démarre.

Les_13_tueurs042

Malgré la multiplication des personnages, on comprend très vite l'enjeu principal du bazar : le type s'est suicidé pour lancer un S.O.S auprès du Shôgun vis-à-vis de l'impitoyable seigneur provincial qu'il sert (le Shôgun c'est un Sarko jap en plus patient) mais comme ce seigneur est précisément le frère du Shôgun, personne ne pipe vraiment mot. Le ministre de la Justice veut, malgré tout, po passer pour un teppanyaki dans l'histoire et décide d'engager un tueur pour que ce seigneur arrête de semer la terreur partout où il va - on assiste d'ailleurs à un flash back où il viole une gonzesse tout juste mariée et on se rend bien compte que ce seigneur abuse grave. Je ne vous apprendrai rien en disant que notre tueur engagera douze comparses, le titre est là pour ça. Première petite déception par rapport, forcément, aux Sept Samouraïs du père Kuro, c'est qu'on a pas vraiment le temps de s'attacher au caractère et à la spécificité de chacun; le mieux servi est encore le neveu du boss, qui, samouraï à la coule, est entretenu par une geisha (pick me, pick me!) et passe sa vie à jouer de cette guitare nippone guère électrique pour passer le temps - quand ce n'est pas la guerre, le samouraï s'emmerde grave. Son oncle lui donnera une leçon à la fois de guitare, en jouant du truc comme Jimmy Hendrix sous acide, mais aussi une leçon de vie en lui faisant comprendre le sens de l'honneur et de la mort quand on travail au SAMOU. Les autres types sont un peu faits d'un bloc, l'un résumant parfaitement leur état d'esprit général avant cette mission suicide en annonçant que "Mourir, c'est agir" - ça vous calme ça, non?

Les_13_tueurs_viol

Une première embuscade est tentée sur le seigneur mais comme on est même po encore au milieu du film, nos gars ne passent point à l'action. Il faudra véritablement attendre la dernière demi-heure pour que nos types retranchés dans un village fassent parler leurs lames. Entre temps, c'est toujours formellement sans faille, mais faut reconnaître qu'on avance pas beaucoup sur la psychologie des personnages : on nous enfonce l'idée du sens de l'honneur avec la même vigueur qu'un sabre défoncerait un melon, mais sinon les personnages ne prennent que peu de profondeur; deux petits personnages féminins font une apparition fugace mais là encore juste pour qu'il y ait un minimum de femmes sur le tournage. Arrive donc enfin la mise sur la gueule finale avec quelques vrais moments de bravoure - même si, même si, j'insiste, rien de totalement bouleversifiant; on accule notre seigneur et ses 53 hommes de main entre des barricades dressées en ville (bon, c'est un peu comme dans Lost, quand 10 hommes meurent on en découvre soudainement 12 autres cachés derrière un pilier...): jetée de tronc d'arbres aussi lourds que trois lits d'Ikea sur la tronche des méchants, brouhaha général à grand coup de "ya-ya-ya" (tout le monde étant pourtant, bizarrement, déjà descendu de cheval) avant de pourfendre l'adversaire (les hommes du seigneur tombent comme des mouches, seul son fidèle lieutenant est capable d'exploser certains des douze tueurs (ah merde celui avec la moustache, c'était lequel déjà ? Prrrrttt!)) ou encore, filmée en caméra portée qui fonce au coeur de l'action, bien belle séquence pleine d'énergie avec des grains de sable lancés vicieusement dans les yeux d'adversaires hagards. C'est forcément un peu plus nerveux que l'ensemble, les combats finaux font preuve d'une belle sobriété dans la violence, mais bah, je suis ptêtre po encore complètement dedans, Kudo me laisse tout de même un peu sur ma faim. J'espère un peu plus de virtuosité et surtout plus de mise en valeur des personnages dans les deux autres opus que j'ai sous la main. Le bougre en a sous la pédale, je suis confiant. Allez, sévère mais po injuste...            

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