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10 mai 2009

Dans la Brume électrique (In the Electric Mist) de Bertrand Tavernier - 2009

dans_la_brume_electrique_42368Oui, je sais : je suis le premier à hurler au loup dès que Tavernier se pique de nous sortir un nouveau film, et je veux bien reconnaître un certain snobisme à cette attitude : Tavernier, c'est juste passable, pas nul. D'autant que ce nouvel opus est à situer dans le haut du panier du gars (qui n'est pas très rempli, certes). De classique à académique, il n'y a qu'un pas, mais Tavernier sait rester avec In the Electric Mist du côté du classique, et livre un honnête polar d'ambiance, sec et sobre comme un bon vieux Clint. Le genre de film à regarder lové au coin du feu avec un whisky 15 ans d'âge et une guitare blues à portée de main.

Tout repose sur les épaules de ce vieux briscard de Tommy Lee Jones, qui comme à son habitude nous la joue vieux cow-boy impassible face aux évènements. Son rôle DANS_20LA_20BRUME_20ELECTRIQUE_20PHOTO1de flic usé commence à montrer un peu d'usure, mais ma foi il le fait très bien, d'autant qu'il y ajoute cette fois une petite trouvaille drôlatique qui maintient en éveil : une petite voix suraigüe qui veut certainement imiter l'accent cajun (l'action se passe en Louisiane), mais sert surtout la fragilité de son personnage et tranche comiquement avec son visage impavide et buriné. Il est très bon et fait oublier le peu d'intérêt relatif de l'intrigue policière, déjà croisée dix fois chez d'autres.

Tant pis pour le suspense : c'est bien sûr autre chose qui intéresse Tavernier. Le territoire, l'ambiance, voilà ce qui constitue l'intérêt du film, et le rattache à l'autre bon film de son auteur (Around Midnight, film nocturne qui constitue presque l'autre volet de ce film solaire). Ici, le glauque se déroule sur fond de soleil tenace, de bayous glauques et de piscines de luxe, et la caméra prend tout son temps pour faire exister cet arrière-plan ma foi untitledtrès joli. D'autant que Tavernier ne refuse pas d'enregistrer également le passage de Katrina, qui a laissé des traces autant physiques que psychologiques sur ce paysage étrange. L'histoire immédiate est tout aussi présente que l'histoire ancienne (partie moins réussie, qui convoque la guerre de Sécession à travers des fantômes assez mal gérés par la mise en scène). In the Electric Mist sort les voyous des ambiances de film noir pour les exposer dans le monde contemporain (belle composition de John Goodman, archétype du salaud d'aujourd'hui), et c'est déjà ça de pris.

A part ça, c'est donc du bon vieux classique, avec son lot de secrets enfouis, de putes démembrées, d'enlèvements et de témoins torves. On aurait presque préféré que Tavernier reste du côté du documentaire et livre simplement un portrait de cet état résolument à part. Ca donne quand même l'occasion de retrouver le bon vieux Buddy Guy, d'entendre quelques morceaux de zique classieux, et de voir un acteur burné au taff.

Commentaires
G
Dont acte, hamster. Vous, au moins, pour parler de Tavernier, vous allez sur un film de Tavernier, eheh. Digressez tant que vous voulez, pas de souci. Et effectivement, vu que je viens de supprimer trois commentaires supplémentaires de lui, j'ai bien l'impression que Cappuccella est un "troll". Ne prenez pas ombrage, je suggérais juste que vous fassiez un peu attention à l'endroit où se placent vos commentaires, et à votre ironie (je dis votre dans un sens générique, hein ?) qui passe mal chez certains commentateurs. Mais loin de moi l'idée de vous freiner. Il est sain de rappeler parfois les règles, non ?
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H
Bon, je me sens un peu obligé de répondre à mon tour...<br /> <br /> <br /> <br /> Si j'ai pu donner l'impression de contribuer à squatter ce blog, pour reprendre l'expression de Gols, c'était réellement involontaire. (Particulièrement sur Internet où cela me semble aller de soi, j'ai une tendance innée à la digression à rallonge, dont j'avais prévenu lors d'un de mes tous premiers commentaires, auquel il m'avait alors été répondu par Shang ou Gols que cela ne posait pas de problème.) Prenons un exemple. Je tombe par hasard sur 'La Fille de D'Artagnan' à la télévision, en essayant d'y mettre ma meilleure volonté de spectateur cinéphile, malgré mes préventions à l'égard de Tavernier. En dépit de cet effort personnel, le film m'accable, et entre à mes yeux en contradiction flagrante avec le statut, renouvelé dernièrement par son film sur le cinéma français, de Tavernier en tant que grand amateur officiel du cinéma « classique ». Je me rappelle que Shang et Gols ne prisent qu'assez peu le cinéma de Tavernier, je vais sur le blog et je n'y trouve pas de critique portant spécifiquement sur 'La Fille de D'Artagnan'. Du coup, je profite (d'accord, on peut entendre ce dernier mot dans un sens négatif) du texte portant sur le film le plus récent de ce réalisateur ('Dans la brume électrique', donc) pour proposer ce « complément » à son sujet. Certes, il n'entre dans cette démarche rien d'indispensable, mais dès lors qu'on s'engage sur le terrain du cinéma (ou de toute autre forme d'art et/ou de divertissement, d'ailleurs) on est de toute façon dans l'accessoire, quelle que soit l'importance qu'on accorde à titre personnel à ce dernier — et cela me semble encore plus vrai dans le cadre de ce média trivial et volatile (ce qui constitue sa beauté, selon moi) qu'est un forum numérique.<br /> <br /> <br /> <br /> À la suite de cela, une discussion s'enclenche, certes uniquement avec Mitch et La Boulange, mais de mon point de vue (comme du leur, j'en suis certain), n'importe qui pourrait s'y joindre — à commencer, pour ne citer que les plus « évidents », par Shang et Gols (évidemment !) ou encore Cecil Faux. À la faveur de cette « dérive digressive », par le truchement d'une association d'idée avec Scorsese dont on avait récemment parlé ailleurs sur le blog (et qui occupe à peu près la même place symbolique que Tavernier de « Monsieur Cinéma »), on en vient à parler de Marlon Brando, de Charlie Chaplin et de Marcel Gotlib. Si je me laisse aller à une ironie facile, je dirai que c'est sans doute ce qui pouvait arriver de mieux à Bertrand Tavernier. Mais toute vacherie sans conséquence mise à part, je ne vois là que la mise en œuvre d'une possibilité spécifique d'internet, qui vient surseoir à la rareté, « dans la vraie vie », d'espaces de discussion cinéphile.<br /> <br /> <br /> <br /> « N'importe qui pourrait s'y joindre » — mais pas Proutinella ? Désolé, j'ai vraiment cru que c'était un troll. Vous me direz : quelle différence avec quelqu'un qui « squatte » le forum d'un blog, et je réponds : la sincérité. J'ai tellement vu de trolls — avérés, pour le coup — qui venaient s'immiscer dans un papotage numérique uniquement dans le but d'en miner la nature de discussion à bâtons rompus que je suis sans doute devenu un peu paranoïaque sur ce point. Et les trolls en question (désolé pour la redite de ce terme, assez irritant comme tout ce qui relève de la culture « geek ») se signalent souvent par un mélange d'intervention tardive dans un débat (ce n'est bien sûr pas ce caractère tardif qui est à lui seul problématique), de fausse candeur et d'agressivité latente (passant par des arguments non seulement spécieux mais surtout usés jusqu'à la corde du genre « Vous critiquez un réalisateur mais vous avez réalisé quoi, vous ? » — commentaire récent de Proutinella judicieusement supprimé par Shangols, auquel il serait en ce qui me concerne au-delà de ma patience de répondre).<br /> <br /> <br /> <br /> Donc, de mon point de vue : dérive digressive, sans doute, mais nullement agressive ni exclusive. Néanmoins, je me limiterai désormais.
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S
Décidément pas toujours très fin, le Gols: valider les glapissements d'un ersatz de la Toile qui a fait toutes ses preuves question turpitude, imposture et animosité (a fortiori sans une once d'humour et d'autodérision — ou alors niveau Les chevaliers du fiel...) et au passage mettre dans la même bourriche tous les commentateurs récurrents de votre blog, notamment Hamsterjovial qui est l'antithèse de turlupins creux et malhonnêtes de la trempe de Prouto-pato-caputo-mortado-jesaiplulla. <br /> <br /> Alors selon vous, faut plus que ça digresse ? Moi je trouve ça passionnant au contraire. La porte d'un film en ouvre une autre, puis d'autres ; par l'évocation (sorry Hams' !) d'un script, un acteur, un lieu, un objet, un terme, une sensibilité, et ainsi de suite... qu'est-ce que ça peut foutre qu'on se retrouve à mille lieues du bouzin initial ?! C'est que des comm's, couz' ! <br /> <br /> Mais si vous y tenez, nous suivrons scrupuleusement les ordres du colonel von Scherbach — sorry bis, pas trouvé autre chose que Wilder.
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C
Merci Gols. Hors sujet, ton méprisant, accueil des autres inexistant ...<br /> <br /> <br /> <br /> Bon, reprenons: Tavernier a l'envie, l'érudition en cinéma, le talent de mise en scène. Pourquoi mépriser ce cinéma? "L627" ou "L'appât" sont des beaux films réussis, qui ont porté dans la société des débats à leur sortie.
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C
C'est pas une question de troll, vous écrivez quotidiennement, en circuit fermé de 2 ou 3 personnes, des bêtises sur ce blog qui est très complet. Dès que quelqu'un d'autre intervient, vous vous empressez de mettre la main sur la conversation, vous faites bonne garde, avec tout le temps de votre retraite dont vous disposez. Ce blog, très complet mérite mieux que vos petites conversations à usage interne, vous l'abîmez. C'est ça dont il s'agit.
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