Hoop Dreams (1994) de Steve James
Projet intéressant que celui de suivre de 14 à 18 ans deux jeunes blacks issus de la banlieue de Chicago. Sur trois heures, on suit l'évolution de deux "prodiges" qui rêvent de NBA : il est question aussi bien de leurs relations familiales (des encouragements "intéressés" - réaliser son propre rêve par procuration en quelque sorte- aux nombreux problèmes de thune) que de leur parcours scolaire (en vue de l'obtention d'une bourse pour décrocher une université) et bien sûr de matchs de baskets, entre euphorie et désillusion. Si l'un compense son manque de maturité et ses difficultés scolaires par une rapidité hors norme sur le terrain, l'autre, plus assagi et rapidement casé, doit faire face à toute une série de blessures au genou. S'ils brillent souvent sportivement, la route demeure tout de même très longue avant d'avoir la moindre petite chance de passer un jour professionnel et de jouer aux côtés des stars qui ornent leur mur. Nos deux gaziers s'accrochent tant bien que mal, ne voulant point rejoindre certains de leurs amis - ou de leurs parents - qui battent le pavé, consommant ou vendant de la drogue. Spike Lee fait une courte apparition sympathique mettant en garde les jeunes de ne pas tout sacrifier à leur sport et à l'attrait de l'argent facile sans dénier aller jusqu'au bout de leurs études. C'est monté de façon relativement efficace, on reste scotché aux nombreux matchs de baskets où nos deux gars font souvent preuve de prouesse et on s'émeut de les voir pleurer comme des gosses quand certaines défaites les laissent complètement effondrées. L'équipe de tournage parvient avec un certain talent à faire oublier la présence de la caméra et rentre dans leur intimité sans jamais sembler vraiment déranger d'une quelconque façon que ce soit. Je ne cache point qu'il faille avoir un certain attrait au départ pour les rencontres sportives (... oui ami Gols, par exemple) mais ne serait-ce qu'au niveau purement "documentaire", l'ensemble est une vraie réussite qui tient en haleine jusqu'au bout. Un vrai dunk cinématographique.