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16 avril 2009

LIVRE : Une Odyssée américaine (The English Major) de Jim Harrison - 2008

9782081221178Si on admet que Harrison a fait son temps, et donc que ses grands livres appartiennent au passé, on ne peut qu'apprécier cette cuvée 2008 : c'est un petit Jim légèrement feignasse, qui ne se prend pas trop la tête à se relire et se laisse vagabonder au fil de la plume, et c'est ma foi plus que plaisant. Oublions le titre français qui laisse augurer d'une vaste entreprise, et oublions aussi le projet premier : suivre la trace d'un sexagénaire à travers l'ensemble des Etats-Unis, comme un journal de bord hyper-ample. Ca ne sera ni une odyssée ni même un gros machin épique. Ce seront juste quelques réflexions marrantes sur le paysage rural américain, pimentées par des obsessions sexuelles, des anecdotes croustillantes et des pensées sur la vie qui ne prétendent à rien d'autre qu'à faire sourire avec bonhommie.

D'accord, c'est un peu dommage que Jim ne s'attelle plus à des récits dantesques à la Dalva, et se contente de ces minuscules rêveries sans conséquence ; mais le fait est que Une Odyssée américaine passe comme du petit lait. L'écriture du gars est d'ailleurs toujours aussi fine, utilisant ses célèbres effets de coq-à-l'âne improbables avec une vraie maestria. On commence un paragraphe sur une idée, puis dès la phrase suivante on a l'impression de s'en éloigner radicalement pour tranquillement y revenir. Une réflexion sur l'amour peut ainsi déboucher sur la vie des cochons avant de se terminer sur la cuisson d'une bonne entrecôte. On sourit souvent en retrouvant le bon vieux Harrison du coin du feu, celui qui peut vous passionner en vous parlant de sa chienne ou du nom d'un oiseau. Là où ça passe moins bien, c'est sur la partie plus "intime" du récit : les remarques sexuello-graveleuses du compère laissent franchement de marbre et ressemblent plus à des retours de Viagra mélangés à de mauvaises lectures d'Henry Miller qu'à de vraies inspirations. Le livre frôle souvent une vulgarité un peu sénile, à laquelle s'ajoute une vision des femmes qui ne fait guère honneur à papy Harrison. Mais bon, c'est léger comme tout, très drôle, très oubliable aussi, et ça tient encore méchament la route 66.

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