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9 avril 2009

Melinda et Melinda (Melinda and Melinda) de Woody Allen - 2004

MelindaMelinda1Triste date dans la carrière allenienne : Melinda and Melinda est définitivement son plus mauvais film à ce jour. Pratiquement rien à sauver dans ce naufrage inquiétant, ni les acteurs ni le scénario, ni même la mise en scène, même si cette dernière est grosso-modo la même que d'habitude.

Niveau acteurs, donc, on est effaré : où est passée la jolie direction de Woody dans ces comédiens grimaçants, gênés, qui n'arrivent pas à rendre crédibles leurs personnages. Will Ferrell en fait des tonnes et se croit dans un film de Japatow ; Sevigny est toute effacée, retenue, transparente ; quant à l'héroïne, Radha Mitchell (qui, Dieu merci, n'a pas fait grand-chose depuis), elle est tout bonnement nulle, surtout dans la partie dramatique du film, où elle minaude en se prenant pour Gena Rowlands. C'est un échec total, et l'interprétation sombre dans le ridicule achevé.

18867714Les acteurs sont d'ailleurs peu aidés par un scénario strictement sans intérêt : 15 ans après Crimes and Misdemeanors, Woody s'interroge à nouveau sur les frontières entre comédie et tragédie. Mais là où le premier film mêlait avec brio les deux inspirations, celui-ci est une succession de scènes autonomes qui ne font jamais un film. Le compère a beau construire un jeu de correspondances entre ses deux parties (des décors communs, des petits détails de personnages, des coiffures, etc.), ça ne suffit pas à donner un quelconque sens à cette réflexion bêta ("après tout, rire de la vie ou en pleurer, on fait comme on veut", nous dit la dernière scène, et on soupire, tout ça pour ça). Plutôt que de s'embêter à écrire une véritable histoire qui serait en même temps drôle et tragique, comme il l'a réussi à maintes reprises, Woody réalise deux films et les entremèle : les deux sont ratés. La partie tragique est souvent si mal tenue qu'elle en devient presque drôle (qui croira à ce destin bergmanien de Melinda, endossé par une blondinette aussi épaisse qu'un pigeon malade ?) ; la partie comique est si poussive qu'elle en devient pénible. Du coup, les célèbres petites réparties alleniennes résonnent dans un silence glacial, même les réussies ("Comment tu veux que je quitte ma femme ? J'ai même pas viré mon podologue qui m'a opéré le mauvais pied").

00857384_photo_melinda_et_melindaWoody tente de compenser en nous servant du romantisme glamour réchauffé, à grands coups de petits bristrots français, de dîners aux chandelle et de musique doucereuse. Mais ça ne suffit pas, et ça reste au niveau du marivaudage sophistiqué, et ces aventures d'alcôve infinie semblent arrachés des pages "courrier du coeur" de Marie-Claire. Woody démissionne complètement de ce film anonyme et ennuyeux. Il lui fallait peut-être ça pour se relancer aussi bien l'année suivante (Match Point).

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