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6 avril 2009

J’entends Plus la Guitare de Philippe Garrel - 1991

coffretgarrel_8Incroyable comment Garrel, sur le même sujet et sans vraiment changer de style, est capable de films éblouissants et de pensums insupportables. J’entends Plus la Guitare est très proche de Elle a passé tant d'Heures sous les Sunlights : c'est la même façon de tourner sans cesse autour d'une femme absente (c'est d'ailleurs la même femme dans les deux films, Nico), c'est ce même tourment et cette même gravité, ces mêmes dialogues entre jeux de mots et questionnements angoissés... mais si le film de 1985 atteignait une plénitude et une incandescence magnifiques, celui de 1991 est proche du ridicule achevé et se plante à tous les postes.

Gérard aime Marianne, Marianne aime (peut-être) Gérard. Il font donc la gueule en dissertant sur le fait de s'aimer, soupirent en se disant que "l'amour c'est beau mais si on s'aime pas alors c'est plus beau encore parce que l'amour c'est mieux si on aime s'aimer plutôt que si on n'aime pas ne plus aimer l'amour", se séparent puis se retrouvent pour se séparer et tirent encore la tronche. Cette valse sérieuse comme un pape finit par déclencher des accès d'hilarité incontrôlés, surtout quand on voit le jeu de la distribution féminine : les pauvres en sont réduites à ahaner des platitudes absconces sur le sentiment coffretgarrel_12amoureux en posant des regards rêveurs sur les draps défaits, et c'est vrai que c'est pas simple à gérer ; mais je pense qu'elles étaient mauvaises à la base aussi. Comme à son habitude, Garrel transforme ses tourments personnels en cinéma, ça passe ou ça casse (les couilles) : ici, ça casse sans rémission. Malgré deux belles scènes ardues portées par le jeu de Benoît Régent (l'une où, ahuri, il découvre le nouvel amant de la femme qu'il aime, très drôle et très juste ; l'autre où il apprend la mort de celle-ci, casse-gueule comme tout et très bien gérée), le film s'enlise dans la complaisance et s'enferme dans les étroites limites du petit ego de son auteur. On comprend bien que la mort de Nico a dû bouleverser Garrel ; dans ces cas-là, moi je pleure un bon coup, j'en fais pas un film. Et puis franchement, je n'y suis pour rien : or J’entends Plus la Guitare est une punition.

Garrel soûle ou envoûte ici

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