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20 août 2008

Halloween de Rob Zombie - 2007

18802979_w434_h_q80Est-il nécessaire de consacrer ne serait-ce que quelques mots à ce navet intersidéral ? Ma conscience professionnelle me souffle que oui, mais ma colère me suggère que non. Allez, quelques mots, alors.

Réaliser un remake du chef-d'oeuvre de Carpenter, déjà, vous allez me dire, je cherche un peu le bâton pour me faire battre. Le scénario du Carpenter est absolument sans intérêt, toute la grandeur du film résidant dans la seule mise en scène, dans cette lenteur terrassante, dans cette absence totale de motivation, dans cet aspect onirique de chaque scène de meurtre, dans la rareté justement de la violence. Sur le papier, c'est juste un gars un peu psycho qui butte des jeunes filles, pas plus. Rob Zombie (moi aussi, j'aurais pris un pseudo), lui, est persuadé qu'il y a quelque chose à rajouter à ça. Il charge donc Michael Myers d'un passé douloureux (une famille trash, des camarades de classe 18802985_w434_h_q80humiliants), et ajoute 200 meurtres au scénario originel, comme si les jeunes générations n'étaient plus capables de sentir tout ce que le Carpenter avait de contemporain. Il réalise à peu près l'antithèse de son modèle : là où le roi John fabriquait une véritable oeuvre métaphysique sur la Mort, il filme un vague serial-killer imbécile ; là où le roi John distillait l'horreur dans la lumière apaisante d'une banlieue américaine banale, il inonde ses cadres d'une lumière bleue immonde ; là où le roi John dopait l'horreur en utilisant l'immobilité, la lenteur terrifiante du destin, il monte 800 plans/minute totalement illisibles ; là où le roi John gérait ses pics de violence avec une sécheresse brutale et silencieuse, il sature son remake de bruits et de vitesse.

18919825_w434_h_q80Le désastre est total, d'autant que Zombie n'a même pas la politesse de nous faire peur : sa mise en scène (un mot qu'il n'a jamais dû entendre prononcé) est d'une timidité de jeune fille, refusant le gore de peur de perdre une seule entrée, laissant hors-champ tout accès de violence alors qu'il se donne des airs de grand manitou de l'horreur sanguinaire. Les seules bonnes idées viennent du film de Carpenter, mais sont tellement mal comprises par Zombie qu'elles deviennent exsangues. A-t-il vraiment vu le film pour filmer aussi mal la scène mythique du fantôme immobile, ou pour livrer cet interminable prélude (la partie Michael enfant) sur-explicatif ? Confier des films à un tel tâcheron imbécile relève du crime de lèse-cinéma. Halloween 2007 est une horreur commerciale et crasseusement conne.

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