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30 juillet 2008

L'Empereur Tomato Ketchup (Tomato Kecchappu Kôtei) (1971) de Shuji Terayama

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Ah là, on est dans le film expérimental, inexorablement... Il faut peut-être au préalable replacer le film dans son contexte, le début des années 70 (sexuellement beaucoup plus, euh, libres...) et évoquer le projet de l'auteur de faire ce film en réponse aux atrocités des camps nazis ou de la bombe atomique. Terayama imagine un monde où l'Empereur est un enfant -destitué dès l'adolescence-, où les adultes sont condamnés à des peines de prison - ou à mort - par decret et où le ketchup est l'aliment national. Cette version longue d'1h10 (version director's cut) est toute sépia alors que la version courte, en noir et blanc et d'une trentaine de minutes, est un genre de best of (avec peut-être juste une séquence en plus, lorsqu'un adulte se cache dans l'appart d'un enfant); on a droit à des enfants qui traînent un cadavre pour s'amuser dans les rues, un gamin qui menace de son fusil un homme nu qui fait du vélo, et plus dérangeant et polémique (même si Terayama se place en dehors de toute pornographie) deux gamins qui s'ébattent avec des femmes nues (cela rappelle un passage de Sweet Movie)- bon cela reste dans le domaine du jeu, il faut résolument le prendre sous cet angle, mais 35 ans plus tard on se dit que Terayama risquerait de se faire décapiter par Christine Boutin, et po seulement... Il y a aussi un très long plan-séquence qui reprend (quasi) intégralement son court-métrage La Guerre de Jan-Ken-Pon (Janken sensô) (1970) où deux ados (l'un avec un brassard nazi, l'autre en tenue d'officier (jap?)) jouent à papier-ciseaux-pierre et se filent des gages assez trash, de la pendaison à des tas de briques dans le slip... Hum. Ce monde gouverné par des enfants, qui n'hésitent point à dénoncer leurs parents pour de l'argent, est définitivement barré et totalement décousu dans la forme. Une sorte de revanche contre les atrocités des adultes qui laisse tout de même bien pantois et tourne finalement méchamment à vide au niveau de la provocation. Collector, et encore... Je sens que je vais hésiter avant de me faire l'intégral des courts, oups.

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