La Secte sans Nom (Los Sin nombre) de Jaume Balaguerò - 1999
Après avoir vu tous les films du sieur Balaguerò, je crois être en droit de dresser un bilan de sa carrière : pas d'idées, pas de fond, mais une vidéothèque très fournie qui lui permet de recycler allègrement chaque motif efficace des films d'horreur. C'est à la rigueur excusable pour ce premier film, ça le sera moins par la suite.
Une fois de plus, donc, Los Sin Nombre est une compilation de tout ce qu'on connaît déjà, un film sans style, mis à part celui des dizaines d'autres oeuvres qu'on croise à l'écran. Je ne vous ferai pas la liste, on les a tous vus ; oui, parce qu'en plus, Balaguerò ne va pas fouiller dans les fonds des bacs de série Z, non non, lui il copie directement Le Silence des Agneaux ou L'Exorciste. Tant qu'à faire, autant copier des succès. Il en résulte une médiocre bouillie visuelle, qui emprunte surtout à la pub (les premiers à avoir installé des ampoules bleues dans un film d'horreur doivent être milliardaires aujourd'hui), mais aussi au clip le plus clicheteux. Le scénario est proprement nul, mélangeant au petit bonheur philosophie nazie, expériences occultes et rapts d'enfants. On en a vite marre de suivre cette mère à la recherche de sa fille, et on attend avec impatience le moment où le sang va gicler. Mais quand il gicle enfin (à 1h34, le film durant 1h35), Balaguerò est terrorisé et fuit dans l'autre sens. En gros, on attend du gore pendant tout le film, et on n'en aura pas.
Comme le gars sent bien qu'il ne va rien avoir à montrer avant les 5 dernières minutes, il tente de meubler en inventant des personnages soit-disant déviants (un gars au visage cramé, une bonne soeur austère, et surtout un psychopathe hilarant) ou en saturant son film de bruits tordus (on ouvre un frigo, ça fait un son de moissonneuse-batteuse rouillée, faut le faire réviser). Il s'essaie à planter des ambiances trop chelou à n'importe quel endroit (une piscine, brrr... ah ben non, c'est juste une piscine), pose des rictus inspirés sur la tronche de ses acteurs, et baille vaguement en attendant le résultat des entrées du premier mercredi. Pas plus. Ah si, il essaie autre chose aussi : entre les séquences, il monte des plans saccadés qui n'ont rien à voir avec l'histoire (une petite fille, une araignée, et d'autres trucs illisibles), comme des images subliminales, qui font trop sursauter sa mère dans son fauteuil. C'est complètement con, quoi. On n'est jamais impressionné, jamais intéressé, jamais surpris, on a déjà vu le film 30 fois, c'est du tout petit cinéma de recyclage sans idée et et sans esprit.