Lagerfeld Confidentiel (2007) de Rodolphe Marconi
J’ai toujours été passionné par Karl Lagerfeld. Non, je déconne. Au pire j’ai toujours pensé comme tous ceux qui ne le connaissent point qu’il était imbu de sa personne, au mieux, je m’en fous (mais ça m'arrive de vouloir faire plaisir à ma femme passionnée de mode, c'est l'argument du jour à deux balles). Il apparaît, comme de bien entendu, comme un type relativement normal, doué simplement d’un formidable coup de crayon, les deux seules petites fois où on le voit griffonner à sa table de travail. Celui qui est en dessous de tout, par exemple, c’est Rodolphe Marconi qui livre sûrement ce qu’on peut faire de pire au niveau docu. Il réussit à filmer tout ce qu’il y a de plus inintéressant dans la vie du Karl (ses transits en avion, en voiture, oh le joli coucher de soleil) et fait preuve, dans ses interviews, d’un vocabulaire qui doit se limiter à 40 mots : tout ce qui l’intéresse en gros c’est la vie sexuelle du Karl qui lui répond poliment et avec une certaine nonchalance, tout en ne voyant guère l’intérêt de ce genre d’interrogation… Lagerfeld a po mal de maisons, prend de joulies photos, a une magnifique inscription dans ses toilettes ("si tu pisses partout, tu n’es pas Chanel", drôle), c’est monté à coup de hâche et de truelle et le truc est d’un vide sidéral sidérant. On se demande bien quelle mouche a piqué Karl pour jeter son dévolu sur le Marconi, petit toutou qui suit gentiment le maître. 5 sur 20, et encore, en hommage au parfum de Chanel.