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9 mai 2008

Notre Pain quotidien (Unser täglich Brot) (2005) de Nikolaus Geyrhalter

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Bien fait d'avoir mangé avant, quand même. Pas envie non plus, après ce reportage, de me réincarner en poussin (uniquement pour les adeptes de tapis roulants super rapides, des Parisiens peut-être), en truie (15 gorets te tètent sans que tu puisses bouger un membre, l'enfer) ou en vache (pour les adeptes de la mort rapide). Cela donnerait presque envie de devenir végétarien si les légumes et les fruits n'étaient point aspergés d'autant de trucs liquides. Bon cela dit on découvre quand même plein de petits métiers dont on ne m'a jamais parlé en cours d'orientation : vaccinateur de poussins, coupeur de queues de cochons, recueilleur de sperme de boeufs (un spécialiste de l'enfilage de capote, une bonne reconversion après le porno, respect franchement), véto qui opère des césariennes sur les vaches à partir du flanc (et dire que je voulais devenir véto quand j'étais petit, mon Dieu), sélectionneur d'intestins de porcs, cueilleur de concombres, ben oui, c'est con mais tout ça il en faut et j'en passe des dizaines d'autres, tout l'intérêt de ce docu étant de nous montrer toute une industrie devant laquelle généralement on préfère se voiler la face.

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Il faut aussi admettre que l'homme a su créer toute une panoplie de machines de la mort qui décoiffent : ingénieuse machine pour le tripatouillage et le lavage de poissons avec quatre bidules qui opèrent de concert, tracteur secoueur d'arbre (un grand moment d'émerveillement), machine aspiratrice de poules (tu penses y échapper, mais ton tour viendra, petite poule), scies géantes pour découpages de boeufs, machine agricole pour l'arrosage - littéralement hallucinante lorsqu'elle déploie ses longues ailes vertes tel un phénix des temps modernes... Glaçant souvent (ah moi, tu touches une bête) mais foncièrement nécessaire pour prendre conscience de notre joyeux monde moderne dénué de tout affect pour que tout un chacun (enfin surtout les occidentaux, soyons francs) puisse bouffer son poulet ou son rôti froid paisiblement. Geyrhalter signe un docu d'une exceptionnelle sobriété, pas de voix off, pas d'interviews, que le bruit des machines, à l'aide uniquement de plans fixes ou de caméras embarquées sur ces étranges machines au rendement implacable d'efficacité. Une pensée pour les poussins avant de m'endormir tiens...   

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