Baby cart - Le Loup à l'enfant (vol. 1): Le sabre de la vengeance (Kowokashi udekashi tsukamatsuru) (1972) de Kenji Misumi
Voilà une bien sympathique saga japonaise qui commence avec la présentation de cet homme super farouche qui se balade sur les chemins vicinaux japonais avec son landau. Il a l'air cool comme ça sous ses airs de gros ours mais faut pas le chercher non plus.
Ancien bourreau, Ogami Itto, victime d'une trahison d'une saloperie de clan a décidé de se venger!!! Plusieurs flash-backs au détour d'un sentier viennent nous rappeler les faits (on a tué sa femme pendant ses prières à ses victimes : il a beau être parfois bourreau d'enfant, comme nous l'annonce la séquence d'ouverture, il demeure honnête et droit... ah ben oui c'est une autre culture) et si on décroche un peu parfois pour savoir quel clan Y veut se venger de tel clan X et surtout pourquoi, on comprend vite qu'il vaut mieux être du côté de notre ami Itto qui ne fait pas dans le détail - belle anthologie de membres tranchés. Quelques jolies scènes réveillent de temps en temps notre attention, ainsi ce magnifique combat dans l'eau ou la scène de bain avec la prostituée.
Une musique à forte influence occidentale - des petits gratouillis de guitare électrique qui ne font pas de mal -, du sang qui gicle au décilitre et une pincée de tendresse (le bébé joue bien) semblent constituer les éléments de base. Sans être ultra-impatient de découvrir la suite, on est prêt à s'attacher aux pas de celui qui vit déjà dans l'enfer et à s'embarquer dans les 5 épisodes suivants, 4 étant réalisés par ce même Misumi, l'un des piliers de la série des Zatôichi. (Shang - 11/09/06)
Pas grand-chose à ajouter à la dynamique critique de mon collègue. On est effectivement dans la belle ouvrage de base, avec ce film très bas du front mais jouissif comme tout s'il s'agit de se vider la tête en contemplant des geysers de sang agrémentés de "Bouwaaa" sonores. Jamais bien compris, dans ces films-là, pourquoi les hordes de méchants se jettent UN PAR UN sur le gentil : à ce jeu-là ils ont aucune chance, et ici le gars Ogami Itto a peu de mal à se les farcir. Il y a même un combat qu'on nous annonce comme dantesque et qui dure environ 3 secondes (un coup de soleil dans l'oeil, et hop plus de tête).
Certaines idées de mise en scène sont quand même pas loin des séries de notre enfance genre X-or (c'est ça, le titre ?) : zooms vomitifs, grimaces defunesques des personnages ou stridences de flûtes aux moments tragiques. Mais ça reste très rigolo, notamment grâce aux vilains qui sont vraiment des ordures totales (la palme au chef des méchants qui parle à 2 à l'heure, et qu'on voudrait nous faire passer pour un vieillard alors que l'acteur doit avoir 22 ans (cf photo)). Ricanants et totalement crétins, ils se font zigouiller sans forcer par le gentil, un Eastwood à triple menton plutôt convaincant dans son mutisme à double tranchant. C'est cousu de fil blanc, pas fute-fute, mais ça change de Mizoguchi. On attend la suite avec confiance. (Gols - 18/04/08)