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14 avril 2008

La Cigogne en Papier (Orizuru Osen) de Kenji Mizoguchi - 1935

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N'étant pas un grand connaisseur de l'oeuvre de Mizoguchi, c'est avec curiosité que j'ai envoyé ce dvd glissé avec finesse dans ma pile en attente par une âme charitable et belle. Eh bien, comment dire, c'est assez moyen. Mizo ne semble pas être un grand réalisateur de muet, et charge son film de 11 millions de cartons inutiles (à quoi sert d'utiliser un carton pour le moindre dialogue, genre "-je prends le kimono bleu / -Oui, c'est le plus beau" ?). Le film s'en trouve ralenti plus que de raison, d'autant que la trame n'est pas passionnante : l'histoire d'un jeune étudiant en médecine (l'acteur a 53 ans environ mais on veut nous faire croire qu'il en a 17) qui se trouve engagé par un gang de voyous et est sauvé par une ex-pute au grand coeur. Le scénario est courru d'avance, et c'est mollement qu'on suit les péripéties de cette histoire, aussi intéressantes que : notre héros parviendra-t-il à se procurer des biscuits ? Chez Ozu, cette simplicité de narration aurait pu donner des choses magnifiques ; chez Mizoguchi, c'est juste banal et ennuyeux.

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Finalement, c'est aux personnages et aux situations négatives qu'on s'attache : les "gentils" sont bien trop cucul-la-praline pour qu'on tremble devant leur sort ; mais les "méchants" sont de vraies ordures à l'imagination débordante. Ils vont même jusqu'à se servir de ce pauvre étudiant comme bougeoir lors d'une scène de beuverie, lui plantant une bougie sur la tête en se marrant comme des clés à molette, humiliation assez poilante que le gars subit tête baissée. On attend ce qu'ils vont faire ensuite avec la bougie, mais non, ils s'arrêtent là. On a du mal à comprendre ce personnage de chiffe molle vraiment coucouille de l'étudiant, qui ne lève jamais un doigt pour protester ni pour aider sa copine. Quant à celle-ci, elle doit sûrement faire partie de ces héroïnes-symboles de l'émancipation féminine douloureuse que Mizoguchi affectionne particulièrement ; mais elle n'a pas beaucoup de place pour s'exprimer entre deux cartons, et on l'oublie bien vite.

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Il y a bien quelques inspirations poétiques assez jolies là-dedans, mais vraiment très brèves : une façon de tordre le cadre sur un ou deux plans (beau flash-back primesautier sur les rapports entre l'étudiant et sa mémé), un ou deux travellings ambitieux mais saccagés par le montage, et une manière étrange d'utiliser la musique (un montage improbable des meilleurs moments de Moussorgski et Grieg). Il y a surtout la présence dans la bande-son d'un "benshi", narrateur du film qui interprète tous les personnages ; il est impayable quand il joue la prostituée. La Cigogne en Papier est sûrement capital au point de vue historique ; au point de vue du cinéma, ça va, on se calme, on est encore dans le débutant pure souche.

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