Comédiennes (The Marriage Circle) d'Ernst Lubitsch - 1924
Un petit tour vers la fameuse "Lubitsch Touch", avec cette comédie du remariage dans toute sa gloire. Lubitsch, encore un peu timide côté rythme, sert une petite plaisanterie sans conséquence, amusante mais pas non plus inoubliable. Eisenschitz et Brion ont beau clamer que c'est une merveille à comparer à Woman of Paris de Chaplin, le fait est que la mise en scène, élégante, est un peu sage ; et que le scénario, surtout, est bien plan-plan : c'est un vaudeville classique, simplement original par le fait que le triangle amoureux est compliqué par d'autres larrons infidèles, et ça ne dépasse pas beaucoup le genre. On a du mal à saisir les comportements des personnages, qui se font traiter de traîtres alors qu'ils sont parfaitement innocents sans qu'ils se défendent. Les acteurs
sont certes parfaits, on ne s'ennuie pas, c'est rigolo comme tout, ça quiproquote à tous les coins de porte, c'est plein de faux infidèles, de cocus pour rire, de méprises amoureuses, de femmes qui font la moue et de maris pathétiques, mais bon... Il faudra attendre le parlant, visiblement, pour avoir un vrai chef-d'oeuvre de la part du bon Ernst. The Marriage Circle est bien trop bavard, d'ailleurs, pour être vraiment passionnant dans sa forme, le gars ne parvenant pas à trouver d'équivalents visuels aux dialogues. Lubitsch est définitivement un génie des mots, et quand il en est privé, on obtient ce genre de choses : joli, mais tranquille.