Shaun of the Dead d'Edgar Wright - 2004
Shaun of the dead met en scène deux bons vieux potes plutôt losers (les hommes en général, quoi) face à des monceaux de morts-vivants. Le couple formé par Simon Pegg et Nick Frost fonctionne parfaitement et le film est loin de se foutre du spectateur - scènes de comédie au-dessus du niveau, progression dramatique très honnête, clin d'oeil cinéphilique à la cool (de Reservoir Dogs à Voyage au bout de l'enfer entre autres...). Petit film sympa aux effets soignés, cela faisait bien longtemps que le cinéma anglais ne nous avait point fait une telle surprise. Certes on se tape encore une B.O très fortement mâtinée années 80, certes à part la Playstation et le Pub on se demande ce que foutent les Anglais, mais l'absence de toute prétention et la constante recherche d'une ironie assez fine font du film une petite chose presque touchante. Et puis ça charcle en plus pas mal, les zombies ayant droit à leur lot de coups sur la tronche (dans le désordre: batte de criquet, disques (de Sade, c'est pas grave non plus), queues de billard, balles de Winchester, cocktail Molotov,...). Le genre de film réussi de vidéoclub - ou de samedi soir, ne soyons pas chien- comme on ne sait plus en faire. (Shang - 08/10/06)
Mouais... Je trouve mon camarade bien gentil avec ce film tout juste potable, rarement drôle et très beauf finalement. Je veux bien reconnaître que la modestie de l'ensemble est sympathique, mais ça reste quand même un truc qui ne s'élève pas beaucoup au-dessus de la ceinture. Sous prétexte de fustiger les beaufs, en la personne d'un gros lard qui passe son temps à jouer à la PlayStation et à boire de la bière, Wright frôle l'appartenance à cette catégorie : son film est très con, tout simplement, alors que le gars a l'air de rigoler comme un fou devant les imitations du gorille par son acteur. Le pastiche est quand même un genre autrement plus futé que cette série Z pour collégiens ; il ne suffit pas de citer ses sources pour les parodier, il y faut un peu plus d'intelligence, voire une réelle nécessité : parodier pour dire quoi d'autre, citer dans quel but ?
Shaun of the Dead est en fin de compte bien inutile : ni effrayant ni vraiment drôle, ni malicieux ni irrévérencieux, il se situe dans une sorte de flou artistique bien gênant. On se demande ce que le brillant héros de Black Books, Dylan Moran, fait ici, lui qui avait su avec sa série servir une vraie tranche de satire malpolie sur les beaufs. A ses côtés, les acteurs ont l'air tout aussi perplexes (à l'exception du gros lard cité plus haut, qui a l'air tout à fait à son aise) devant ces scènes de comédie sans comédie. Restent un ou deux gags sympathiques (les disques de Sade ou de Dire Straits qui deviennent des armes), et une jolie photo. A part ça, franchement... (Gols - 06/02/08)