Canalblog Tous les blogs Top blogs Films, TV & Vidéos Tous les blogs Films, TV & Vidéos
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
MENU
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
OPHÜLS Marcel
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
24 janvier 2008

Rivière noire (Kuroi kawa) (1957) de Masaki Kobayashi

kuroikawa1957kobayashialg7

Une base américaine dans le Japon d'après-guerre, un bordel, la bande de petits gangsters du coin, un bidonville où tente de surnager une équipe de bras cassés et au milieu de tout cela, Shizuko, une jeune fille un peu perdue que se disputent Jo, le caïd du bled et un jeune étudiant tout juste débarqué. Kobayashi réalise un film noir dans les règles de l'art, avec corruption à tous les étages, pauvreté omniprésente et où chacun tente de sortir son épingle du jeu : en se prostituant dans le dos de son mari, en trafiquant les produits américains, en bossant à la solde de la petite pègre locale. Même quand il est question de raser le bidonville pour tout vendre à un grand ponte, ils sont bien peu à monter au créneau, à part "le rouge" soutenu par l'étudiant, qui finissent malgré tout par baisser les bras devant l'absence de révolte générale... Décidément tout va de travers dans cette société sans aucun repères...

kuroikawa1957kobayashiaiv9

L'histoire, cela dit, se focalise sur le triangle amoureux; si Shizuko semble se faire piéger par Jo (il monte son kidnapping avant d'apparaître comme LE sauveur - classique), il n'est point sûr malgré la haine qu'elle exprime envers la violence de ce petit merdeux, qu'elle ne soit pas également fascinée par la poigne de ce roublard (l'excellent Tatsuya Nakadai que l'on retrouvera dans La Condition humaine du même Kobayashi). Si elle n'a de cesse de vouloir avouer son amour pour l'étudiant - un peu tendre et pas forcément le plus courageux de la troupe -, on rla_riviere_noire_pic3essent chez elle comme un malaise lorsqu'il s'agit de condamner Jo. Elle reconnaît elle-même cette attraction dangereuse dont elle est victime et qu'elle veut combattre jusqu'au bout... Comme si le Japon n'avait pas encore réglé tous ses comptes avec cette pente dangereuse du respect du plus fort. La fin d'une noirceur totale - elle jette quand même le Joe sous un camion sous les yeux de l'étudiant une nouvelle fois impuissant (pas étonnant d'ailleurs qu'il ait tant de mal à flirter avec toutes les femmes qui papillonnent autour de lui...) - et le trouble de Shizuko devant son amour/haine pour Jo montrent que tous les démons de cette société sont loin d'être vaincus. Il va encore falloir du temps avant que le Japon retrouve un semblant de confiance dans de vraies valeurs. La magnifique trilogie de Kobayashi qui suivra tentera de régler ses comptes avec cette guerre dont les conséquences n'ont pas fini de se faire sentir à tous les niveaux de la société : pays dominé, suprématie de l'argent dans un monde corrompue jusqu'à la moelle, même l'amour n'est plus un refuge...

kuroikawa1957kobayashiaqg0

Commentaires
Derniers commentaires
Cycles
Cycle Collection Criterion 1 2 3 4 5 6 7
Cycle Cinéma Japonais 1 2 3 4 5 6 7
Cycle Festival de Cannes 1 2
Cycle Western 1 2 3
 
 
Best of 70's      80's      90's      00's      10's
 
Ecrivains