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Shangols
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1 janvier 2008

LIVRE : Retour en Terre de Jim Harrison - 2007

thumb_9782267019209Fan éternel du grand Jim, il faut bien avouer que ce dernier opus après le très honnête De Marquette à Veracruz dont il reprend les personnages subsistants est assez décevant. C'est pas forcément évident à expliquer ou à justifier mais on dirait qu'Harrison a mis un point d'honneur à ne pas se faire le grand conteur que l'on connaît. Il réalise un roman à quatre voix - les quatre personnages principaux prennent l'un après l'autre la parole, leur récit étant souvent en liaison avec la mort du premier personnage, LA figure charismatique - aux styles finalement très peu différents: ils se contentent bien souvent sous forme (quasiment...) de journal intime de faire part de leur existence de la façon la plus simpliste possible ; cette idée de départ aurait certes pu donner un grand roman, tant Harrison est un grand peintre de la nature, des traditions indiennes, des grands espaces américains, et des relations qui se nouent entre les êtres mais il y a un je ne sais quoi qui fait que tout tombe un peu à plat; lorsqu'il se lance soudainement dans une anecdote, une aventure du passé, ces échappées belles se limitent à deux trois paragraphes et la juxtaposition de ses souvenirs et du présent diégétique n'en semble que plus décousu. Décousu c'est d'ailleurs une impression d'ensemble, même au niveau du style: si cela fonctionne pour le premier personnage, Donald, au seuil de sa vie, atteint d'une maladie qui réduit ses capacités intellectuelles et physiques, ces enchaînements de phrases où l'on change 2 ou 3 fois de sujet au sein même d'un paragraphe sont un peu laborieux. Un peu comme si Harrison se laisser aller au fil de ses impressions sans avoir de fil conducteur réel. Les multiples réflexions sur la mort ou sur la façon d'aborder le deuil sont également assez fades et je me suis surpris à laisser tomber rapidement mon crayon de papier pour annoter quelques-unes de ses phrases dont le Jim a le secret... au mieux cela donne: "Je suppose que la mort d'un être aimé, ébranle toutes nos certitudes concernant notre vie sur terre, je parle du train-train quotidien, de nos habitudes de pensée, de tout ce que nous avons appris sur ce que cette vie est censée être et que nous acceptons les yeux fermés. La mort nous propulse dans un paysage différent." Pas de quoi crier alleluia... A croire qu'il s'en est tenu à rester au niveau superficiel et léger des choses. Bon, je veux pas être catastrophiste non plus, le livre est loin de tomber des mains, mais n'est résolument pas à la hauteur des chefs-d'oeuvre du bougre.   (Shang - 01/09/07)


Sans_titrePas grand-chose à ajouter à la déception de mon camarade, si ce n'est que je suis peut-être encore plus déçu que lui, voire un tantinet enervé devant la paresse affichée ici par Harrison. Tranquillement vautré sur ses lauriers, il déroule une trame surtracée pour peu qu'on connaisse un peu l'oeuvre du gars, l'éternelle histoire de filiation difficile, de liens familiaux complexes, de chocs des générations, et de tradition indienne. On dirait que Retour en Terre est constitué uniquement des pages jetées de Dalva, La Route du retour ou Légendes d'Automne. Ce sont les mêmes thématiques, mais cette fois composées dans une écriture absolument impossible de bâclage et de je-m'en-foutisme. Les phrases de Harrison, d'ordinaire si fluides et magnifiquement traduites, sont ici d'une lourdeur imparable, pleines de défauts de débutant qui sidèrent de la part d'un des plus grands : rythmes boiteux, personnages gavants, lourdeur de la pensée, le roman déroule des anecdotes jamais intéressantes, trop minuscules pour parvenir à trouver cette "poésie réaliste" qui fait ordinairement la joie du lecteur de Jim. Ca donne des phrases du genre : "Donald remarqua que K avait lu que Cynthia n'était jamais aussi heureuse que quand elle mangeait des rognons de chevreuil, et il se rappela le jour où K et lui étaient allés à la rivière avec Cynthia pour que K soit capable de reconnaître les poissons, et ...", le reste à l'avenant. J'invente, mais je vous jure que c'est bien le bon poids. Après les ripailles de fin d'année, on n'avait pas besoin de ce plat gras et fade par dessus. Si Harrison voulait bien avoir la politesse de sortir de sa sieste (qui a tendance à se prolonger), et de recommencer à écrire, je m'en plaindrai pas.   (Gols - 01/01/08)

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