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27 novembre 2007

Hantise (Gaslight) (1944) de George Cukor

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Cukor se met à faire un thriller à la Hitch et nous voilà happés de bout en bout. Des acteurs remarquables, des rues londoniennes dans le brouillard angoissantes, une grande demeure bourgeoise qui cache des secrets jusque dans le grenier, une intrigue tendue comme le sourire de la Reine mère. Quand le meurtre côtoie la folie, on se dit que l'ombre du grand maître du suspense n'est jamais loin.

Gaslight

A la suite du meurtre mystérieux et irrésolu de sa tante, une jeune femme  (Ingrid Bergman, touchante et à fleur de peau) quitte Londres pour se rendre en Italie; la nièce suit les pas de la tante en apprenant le chant même si ses dons semblent limités. Elle tombe amoureuse de son prof de piano (Charles Boyer, aussi inquiétant que son accent anglais) et rentre avec lui 10 ans plus tard dans cette demeure. Rapidement elle se retrouve confinée chez elle, le Charles lui faisant croire petit à petit qu'elle tombe dans la folie. Heureusement le bon Joseph Cotten, policier ayant connu la tante, veille, sentant qu'il se trame quelque chose de bizarre dans cette étrange demeure. Une trame très simple, l'accent étant surtout mis sur les rapports dans le couple: le Charles ne cesse de souffler le froid et le chaud, déstabilisant complètement la mimi Ingrid qui finit par se croire réellement folle: objets qui disparaissent et dont son mari l'accuse, bruits et voix qu'elle écoute venant du grenier sacrifié, servantes qui la contredisent et la prennent de haut, mouvements d'humeur du Charles qui ne cesse de la caresser dans le sens du poil avant de faire soudain volte-face... on finit par ressentir une grande empathie pour la chtite Ingrid en se disant que ce fumier de Charles va bien finir par payer un jour... Toute la fragilité des gestes et des regards de la Bergman face à la tenacité jusqu'au boutiste et le machiavélisme du Boyer. Cette tension dans le couple tient en haleine pendant facilement une heure et demie avec une caméra de Cukor toujours aussi virevoltante (voir ce superbe mouvement allant du plafond jusqu'à la pauvre Ingrid sur son lit, complètement sous l'emprise de ces bruits qui s'emparent de son esprit). Cukor dirige ce drame de main de maître et l'ultime confrontation entre un Charles neutralisé et une Ingrid apparemment domestiquée mais vengeresse est véritablement jubilatoire. Cukor, enkor.

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