Starman de John Carpenter - 1984
Pas grand-chose à signaler sur cette série B tout à fait convenable, mais en même temps pas moins oubliable. Le gars Carpenter nous a certes offert bien mieux avant ou après ce divertissement agréable, qui ne vise pas beaucoup plus haut que le paquet de pop-corns acheté à la caisse du drive-in. La photo est plutôt pas mal, il y a quelques jolis effets spéciaux sur un extra-terrestre qui disparaît dans la neige, Jeff Bridges est vraiment bien dans son jeu autiste et appuyé, c'est rigolo comme tout, rien à dire. Le seul problème est que Starman arrive après E.T. de Spielberg, et qu'au niveau du spectacle pur, il ne lui arrive pas au gros orteil. Le scénario hyper-attendu casse toute tentative d'émotion pure, là où Spielberg avait su réveiller la part d'enfance et de fascination nichée au fond du coeur de son public. Le discours d'ordinaire si irrévérencieux de Carpenter se réduit ici à une satire marrante mais lourdosse de l'esprit américain, qui invite désespérément les aliens à venir faire un tour sur la Terre, et qui tente de les bousiller dès qu'ils arrivent réellement. Il y a sûrement là-dedans une critique de la politique d'immigration en vogue à l'époque (on était sous Reagan), mais étouffée sous des volontés de blockbusters qui la font vite oublier. Allez, c'est très plaisant, mais mieux vaut revoir les grands films du maître (Prince of Darkness ou The Thing, pour n'en citer que deux parmi la pléthore) pour se rendre compte de l'irrévérence d'icelui.
tout Carpenter is bloody here