Amis de Combat (Wasei kenka tomodachi) (1929) de Yasujiro Ozu
Voilà un film que tout le monde, y compris mon collègue blogueur spécialiste de Ozu, croyait perdu. Eh bien pas du tout, il existe. Bon, le seul truc, c'est qu'il aurait mieux fait de rester perdu. Sans conséquence aucune, Amis de Combat est même presque sans style. La seule scène un peu amusante est une bagarre entre les deux amis cités, qui n'en finit plus à cause des petites tapes qu'ils n'arrêtent pas de se mettre. Sinon, Ozu expédie son histoire en deux coups de cuillère à pot, préférant se concentrer sur les rapports entre les deux camionneurs ("ton oeuf est cassé, c'est pas grave, je te file le mien, on est potes"). On sent pointer un sujet quand une jolie geisha rentre dans l'univers des gusses, mais non, elle rencontre un type et se barre avec lui sous l'oeil rigolard des potes. A part ça, euh ben, rien à dire, sauf que -ah tiens- il y a déjà les fils électriques filmés en plein écran, et le train à la fin, motifs qui reviendront plus tard dans l'oeuvre de Yo. C'est bien pour dire qu'on a vu tout Ozu. (Gols - 20/12/06)
Oui certes, on est pas dans le chef-d'oeuvre précoce. Allez quand même deux-trois trucs en passant: les deux potes partagent tout, donc, leur oeuf, une clope, et même une chambre à air qui leur sert d'oreiller pour la nuit. Quand ils se fritent, on y croit pas une seconde mais c'est pas grave. Ozu est un méga aventurier technique à cette époque (eheh) car il tente même la caméra embarquée sur une voiture - c'est fugace mais c'est déjà 10 fois plus de mouvements que dans ses ultimes oeuvres... En effet, la seule véritable chose notable, c'est qu'à la fin le couple d'amoureux part dans un train et cela annonce un principe narratif ozuesque qu'il reprendra par la suite, du genre "ils vécurent heureux et se barrèrent en train"... Sinon, ben voilà cela fait 30 Ozu au compteur, je désespère pas de mettre la main sur les 8 qui restent ! (Shang - 15/06/07)
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