Tueur à gages (1998) de Darezhan Omirbayev
Petit film qui nous vient du Kazakhstan et qui tente sans trop de moyens de nous montrer dans quelle spirale un homme peut tomber pour juste vouloir chercher à survivre.
Marat, chauffeur de son état, est un jeune papa et en voulant jeter un oeil sur son gamin à l'arrière, il rentre dans une caisse: cela sonne pour lui comme le début de la fin; sous les menaces physiques pour rembourser les dégats, il se verra obligé d'emprunter de l'argent, perdra son boulot suite au suicide de son boss - un célèbre mathématicien dont on vient de couper les crédits (po la fête du slip au Kazakhstan...), empruntera à nouveau pour acheter une bagnole qu'il se fait chourrer dans la foulée par quatre loubards en moto et devant rembourser au final 12.000 dollars... - sans parler des pépins physiques du nouveau-né. Il n'aura d'autre choix que celui d'accepter de tuer un journaliste fouineur en échange de ses dettes. Plusieurs fois, au cours du film, il rêve de se jeter d'un toit mais la vie n'est malheureusement pas si simple. Il finira par s'exécuter en tuant froidement le journaliste, mais l'homme de paille qu'il est est tout autant facile à éliminer.
On peut pas dire que le film respire l'optimiste le plus fleur bleue ni qu'il s'agisse de la meilleure pub pour aller passer des vacances dans cette contrée. Filmé de façon correcte sans chercher à faire le malin, le film nous fait suivre cette chute en enfer qui semble dès le début inexorable. Vainqueur dans la section "Un certain Regard" à Cannes en 1998, un film lucide sur les gens-de-peu qui se battent dans le vide pour tenter de faire leur trou et finissent avec deux balles dans le corps en allant vider leur poubelle...