LIVRE : Kiss Kiss de Roald Dahl - 1960
Sur les conseils larvés d'un des lecteurs de ce magnifique blog, et aussi, il faut bien le dire, parce que j'ai trouvé le bouquin en occase, un petit tour chez cet auteur que je ne connaissais que par ses contes pour enfants : Kiss Kiss est un recueil de nouvelles pour adultes, voilà qui me va.
Bon, les histoires tiennent à peu près le coup. Dahl est malicieux, astucieux, il sait ménager ses chutes pour qu'on soit toujours surpris (du moins jusqu'aux 3/4 de la nouvelle, après on se doute méchament de la chute), et son humour est assez noir et cruel pour faire rire à deux ou trois reprises. Les sujets sont originaux et variés (on parle aussi bien d'adultère que de cannibalisme, d'Hitler que de réincarnation...), on ne peut pas dire qu'on s'ennuie vraiment. Disons qu'on est aussi intéressé par ça que par les vieux épisodes de Twillight Zone, le fantastique en moins. Vous savez, c'est rigolo, quoi.
Mais quelle platitude d'écriture! On dirait que Dahl a laissé sa machine taper toute seule ces phrases pas formées, insipides et scolaires. Modestie, va-t-on me rétorquer... Non, platitude, renchéris-je. C'est agaçant, à la longue, de lire ce texte sans âme, uniquement concentré sur son scénario, sur son récit. Une écriture passée, donc, qui sacrifie tout à l'autel de la trame, en oubliant qu'un livre est aussi, accessoirement, une oeuvre de création formelle. Je veux pas jouer les intellos austères pour plaire aux saucisses, mais bon : j'ai besoin de plus que ça quand j'ouvre un bouquin.
Roald Dahl aurait mieux fait de faire de la radio... T'es pas mon ami, Dahl.