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24 juillet 2006

Code Inconnu (Code unbekannt) de Michael Haneke - 2000

code_unbekannt_2On a toujours voulu me faire croire que Code Inconnu était un film raté de Haneke. Eh bien, en tant que fan du pépère autrichien, je m'insurge de façon véhémente, et affirme que ce film-là n'a pas à rougir face aux autres œuvres du gars.

 

Fidèle à son style sec et mathématique, Haneke filme l'indifférence, l'absence totale de sensibilité face aux violences du quotidien. Sujet certes banal, mais traité ici en grand artiste (beaucoup plus, sur le même thème, que le dernier spectacle de Maguy Marin, cela dit en passant et parce que ça me fait plaisir) : une succession de plans-séquences arides comme un désert, virtuoses comme c'est pas permis, et comme d'habitude mystérieux, elliptiques et chronométrés au petit poil. Le premier travelling est une tuerie technique, et la grande force d'Haneke est de dépasser ce savoir-faire pour donner un sens aux mouvements même de la caméra. En un seul (long) plan, il démonte les relations humaines, retourne une situation et noue le drame. Ensuite, c'est uneSans_titre succession de détails, tous profonds sous des aspects de banalité totale. La palme revient à cette séquence où Binoche (extraordinaire, je dis ça alors que je ne suis pas un fan de la miss) repasse en regardant la télé (il faudra un jour faire une thèse sur la place des écrans dans l’œuvre de Haneke), puis entend des cris d'enfant battu dans l'appart à côté, coupe le son, écoute un peu, puis remet le son. C'est simple, et intelligent. Le reste du film est à ce niveau : insupportable par ce qu'il ne montre pas plus que par ce qu'il montre, le scénar  se déroule comme sur une pente glissante, et on est entraîné vers cette noirceur avec une sorte d'hypnotisme malsain. Et le pire, c'est que c'est là que le film est réussi : il nous fait découvrir en nous une indifférence et une sécheresse de cœur qu'on voudrait oublier.

 

Le dispositif fonctionne à fond, jusqu'aux images finales, qui n'expliquent rien, qui donnent à voir un "objet filmique", comme une proposition. Au spectateur de recoller les morceaux. Respect. Truffaut disait qu'avec le cinéma, il ne voulait rien dire, mais montrer. La leçon a été comprise par Haneke.

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