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17 juillet 2006

LIVRE : Danse, danse, danse d'Haruki Murakami -1995

0679753796Et oui, dès que je pars en vacances j'amène mon Murakami. Ca devient une habitude. Et un Conrad aussi. Et sur une plage de l'extrème sud de la Chine, franchement, non mais franchement, c'est du bonheur.

Pas facile de faire partager un tel plaisir de lecture si ce n'est en disant: vous sortez de chez vous, vous achetez le bazar, vous vous installez dans un transat, vous gardez une suntory bien fraîche sous le coude (oui po facile pour lire c'est une expression) et vous lisez... que l'histoire vous transporte dans un hôtel où se cache un homme-mouton, que le héros de La course au mouton sauvage croise des prostituées, une jeune fille de 13 ans, une vedette de cinéma ou une réceptionniste avec des lunettes, est-ce bien la peine de le mentionner? Murakami sait comme personne aujourd'hui introduire une note de fantastique dans une histoire des plus banales et l'on tourne frénétiquement les pages pour savoir jusqu'où il va être capable de nous emmener... réflexions légères (il a quand même traduit Irving, désolé ami Gols pour cette référence) ou profondes (il a pas lu tout Plutarque mais il est po bête l'animal), évocation de la perte ou du désir, de la mort aussi, des petits plaisirs, des relations sexuelles ou inter-générationnelles (si ça existe pas comme mot c'est vraiment dommage), à chaque fois, sur un ton teinté d'humour ou de "c'est la vie!*" (*en français dans le texte), il parvient à nous entraîner dans sa danse (d'où le titre). Un grand cavalier ce Murrrrrakkkaaammmmi (prononcez sur un air méchant en frappant votre bière pour garder l'esprit). Allez tiens, deux petits passages comme ça sur lesquels je retombe:

"Tous les êtres humains connaissent une apogée à un moment donné. Une fois qu'ils l'ont atteinte, ils ne font plus que redescendre. On n'y peut rien. Et on ne peut pas savoir non plus à quel endroit de la vie se trouve cette apogée. On se dit que ça devrait aller un moment, et tout à coup on se retrouve au niveau de la ligne de flottaison. Personne ne peut savoir. Certains atteignent leur apogée à l'âge de douze ans, et après mènent des vies sans éclat. D'autres continueunt de grimper jusqu'à leur mort. D'autres encore meurent au moment de leur apogée. Beaucoup de poètes ou d'écrivains sont des malades chétifs, et meurent avant trente ans parce qu'ils ont grimpé trop vite. Mais Pablo Picasso a continué de peindre des tableaux pleins de force jusqu'à plus de quatre-vingts ans, et est mort paisiblement. Jusqu'à la fin on ne peut pas savoir. Et moi? Je me demandais..."

"- Le désir, qu'est-ce que c'est? [demande au héros la jeune fille de 13 ans]
- Imagine que tu es un oiseau. Tu aimes voler dans le ciel, c'est ce que tu connais de plus agréable. Mais à cause de circonstances diverses, tu ne peux voler que de temps en temps. En fonction du temps qu'il fait, de la direction du vent, ou des saisons, tu peux t'envoler certaines fois, et d'autres non. Mais quand tu ne peux pas voler, ton énergie s'accumule en vain, tu es énervé. Il te semble qu'on te méprise injustement. Tu t'énerves, en te demandant pourquoi tu ne peux pas voler. (...) Le désir, tu vois, c'est pareil."

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