Syriana (2006) de Stephen Gaghan
Beaucoup plus compliqué que Brice de Nice, Syriana nous propose un vaste tour d'horizon (on suit 44 histoires à la fois) des transactions et des manipulations dans le monde du pétrole... On comprend pas forcément tout avant les 15 dernières minutes et même là, il se peut qu'un ou deux trucs vous échappent, mais l'essentiel reste tout de même assez clair: le gouvernement américain est un grand enculé (ah si, ils baisent même les Chinois) qui préfère soutenir une bonne dictature (pourquoi le film ne s'appelle pas Lybia? C'est juste une question...) pour faire main basse sur le pétrole plutôt que de laisser au pouvoir des hommes qui se battent pour la Démocratie et le développement de leur pays (Là j'ai moins d'exemples). Bref même les agents de la CIA (Clooney, barbu et en colère) sont manipulés, c'est vous dire à quel point le monde est cruel. On suit également l'ascension de Matt Damon en conseiller de l'Emir éclairé (très sobre comme d'hab), l'organisation d'un attentat anti-américain avec une arme qu'ils ont eux-mêmes vendue (classique) ou encore l'enquête menée par le très roublard et excellent Jeffrey Wright sur la fusion entre deux compagnies pétrolières américaines et qui va finir par démontrer que la corruption aux Etats-Unis, cela les connaît aussi... (Le monde est-il aussi mauvais?)
Thriller ambitieux donc du Gaghan (a-t-il piqué le script à une française, l'avenir nous le dira!) qui nous avait déjà emberlificoté la tête avec Traffic. Sans démonstration de force dans les effets (juste 2 petites explosions dont celle de ma petite photo qui prouve qu'il n'y pas que le prix du baril qui flambe... plouf), juste un petit poil de torture (putain, j'ai encore mal aux ongles), mais avec un montage de foooolie, on se laisse mener par le bout du nez dans ce film labyrinthique avec un certain plaisir.