V pour Vendetta (V for Vendetta) (2006) de James McTeigue
Très bonne surprise pour ce joli film courageux et rugueux à souhait. Malgré une esthétique un peu pubesque et abusant des bleutés très tendance (Alan Parker a flingué l'esthétique du cinéma américain, maudit soit-il) ; malgré deux-trois facilités de mise en scène, notamment un rythme trop soutenu pour être honnête, ce qui fait que plusieurs abérrations de scénar passent comme une lettre à la poste ; malgré un certain manque d'inspiration dans les scènes d'action pure (sauf la finale, très belle) ; malgré tout ça, V for Vendetta est politiquement très couillu, inventif dans le scénario et joué à la perfection par une Natalie Portman qu'on n'aurait jamais crue bonne comédienne.
Certes, le trait est gros (allez demander aux auteurs, les Washowski, de faire dans la subtilité), mais il reste que s'en prendre ainsi, frontalement et dans le même sac, à l'administration Bush, au peuple américain, au terrorisme et à l'histoire de la violence, c'est audacieux et parfaitement assumé. On n'en a rien à secouer que ce film soit un éloge du terrorisme : le discours est à chercher ailleurs, dans une revendication de la responsabilité étatique et populaire de toute forme de violence, de la Shoah au sida, de l'Inquisition au 11 septembre. C'est hollywoodien, ça reste donc du commerce, mais il flotte sur ce film un petit parfum d'anarchie qui fait son effet. La scène finale en ce sens, a dû mettre la CIA sur les dents, et ça m'étonnerait pas que ce mystérieux James McTeigue soit retrouvé dans un sac au fond de la baie de San Francisco un de ces jours. Le très beau personnage principal, un terroriste masqué aux méthodes imparables, est d'un romantisme nihiliste étonnant, et on en vient à souhaiter que les ados américains, à qui ce film s'adresse en premier lieu, y aient compris quelque chose. Le scénar va jusqu'au bout de ses idées, courageusement et naïvement, sans se douter qu'il est dangereusement de gauche, et la mise en scène n'oublie jamais de faire du spectacle. C'est en plus émouvant et assez beau à regarder. Non, vraiment, une jolie petite chose. (Gols - 02/05/06)
Eheh. Bon, que rajouter à ce qu'a dit mon bloguègue, pas grand chose, car je suis tout à fait d'accord avec lui. (A part Spielberg et la coupe de cheveux, on s'entend plutôt bien) Je pourrais dire que Nathalie Portman pourrait bien être ma femme dans une autre vie mais je suis pas sûr que cela l'intéresse non plus -comme quoi on peut faire un Luc Besson et pas mourir.
J'ai bien aimé les premières scènes (dès qu'il y a un miroir, moi, de toutes façons, je trouve ça énorme), avec notamment ce masque qui vient couvrir la caméra suivi immédiatement du reflet de V... Très très joulie. Ce qui est assez drôle c'est que l'esthétisme général du film, bien que baigné dans la noirceur, fasse plus penser à celui de 1984 que de Matrix, avec John Hurt qui entre temps est passé de l'autre côté de l'écran -ben oui c'est marrant ça quand même. John Rea est tout aussi énorme en bon vieil inspecteur blasé, Peter Falk aurait pas fait mieux. Alors OK, ça se consomme comme une glace à la fraise mais avec plein de petits trucs qui pétillent et qui surprennent à l'intérieur et on sent malgré tout que même si le scénario est au final assez simple, il y a plus de cogitation derrière que dans les 10 films de Besson (Je vous promets ANGEL-A un jour de dédain). Malin, mordant, euh... moins con que Zorro, n'hésitez pas à laisser tomber les masques et à vous laisser séduire (c'est pas très clair mais comme la morale du film est ambiguë, ça tombe assez bien).
V POUR VALLEZ-Y. (Shang - 16/05/06)