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11 avril 2006

Jean-Philippe de Laurent Tuel - 2006

18476555Jean-Philippe est le film le plus dégueulasse, le plus daubesque et le plus misérable qu'il m'ait été donné de voir depuis des lustres. Attiré par le sujet (un fan de Johnny se réveille un jour et constate que Johnny n'a jamais existé) comme on peut l'être par un Gondry ou un Spike Jonze, j'allais en confiance voir ce truc. Je savais bien que je n'allais pas trouver un chef-d'oeuvre, mais pourquoi pas...?

"Et si Johnny n'avait jamais existé...", indique l'affiche, et on se prend à rêver : oui, s'il n'avait pas existé, peut-être que le rock français voudrait dire quelque chose, qu'on écouterait un peu plus les vrais rockeurs (au hasard, Expérience, Miossec ou Darc), et un peu moins la soupe peroxydée du sieur. Peut-être que le comble du bon goût en matière de spectacle ne serait pas de faire descendre un mec à franges d'un hélicoptère sur fond de Tour Eiffel incendiée. Peut-être qu'on attendrait plus d'un artiste qu'un grand écart laborieux et trois gouttes de sueur. Mais baste, point de mauvais esprit, le film...

Eh bien, le film se prosterne de façon on ne peut plus pute aux pieds des fans en question : Jean Philippe est un film fait par des beaufs pour des beaufs. Tout y est puant de commisération et de condescendance. Tout y sert la pâtée à un public crétin composé de blaireaux (dont j'ai fait partie pendant 2 heures, je veux bien l'admettre, mais en brûlant d'envie de quitter la salle). Se moquer grassement des homos, des trans, des Noirs et autres exclus en les opposant à "l'icône Johnny", je suis désolé mais ce n'est pas seulement dégueulasse, c'est rétrograde et honteux. Se servir des "petites gens" que sont les fans de Johnny pour servir cette daube qui se fout de leur gueule, c'est révoltant. Et le pire, c'est qu'ils en redemandent... C'est désolant. Lucchini joue honteusement cynique un petit mec qui adore Johnny. Le "cinéaste" (arf, ça m'arrache la bouche) le filme toujours comme un pauvre type, un frustré, un fou. Se servir de la crédulité184802782 des masses pour fustiger la crédulité des masses, ça rappelle quelque chose, non? Si on oublie ce lepénisme populiste, le film est une erreur cinématographique totale, un exemple de manque de talent, une négation de l'intelligence. La photo est immonde, le filmage proche du n'importe quoi, le film est monté en dépit du bon sens, joué n'importe comment, mais qu'est-ce qu'on en a à foutre, c'est pas pour les intellos, c'est pour les fans de Johnny, c'est bien assez bon pour eux, n'est-ce pas ? En fait, ma colère à la sortie de cette merde n'est pas tant dirigée contre le film (après tout, on n'est pas obligés d'avoir une éthique) que contre les spectateurs qui adorent ça. Ma voisine disait les répliques 30 secondes à l'avance (et c'est vrai que c'était pas difficile à deviner) et était pourtant morte de rire quand la réplique arrivait. Des fois, le comportement des gens m'échappe.

Quand le cinéma arrive dans de tels tréfonds, ça fait quand même trembler. "Si Johnny n'avait jamais existé", on n'aurait jamais eu droit à ce cauchemar.

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