Casanova (1976) de Federico Fellini
Le père de Jack Bauer traque la gorette dans les studios de Cinecitta.
Si le film peut paraître par instant inégal (désolé maestro), le travail sur la direction artistique, les décors, les costumes, la musique -légère et entêtante du père Rota- sont en tout point fantastiques. Devant quitter Venise, Casanova entreprend un grand tour d'Europe qui lui fait connaître toutes sortes de femmes: de la taille mini à la taille maxi, de celles qui permettent la prouesse sexuelle (Casanova dans l'une des scènes les plus loufoques concourt avec un cochet pour avoir un maximum de rapport en une heure... la mécanique des femmes, pardon des hommes) à la femme objet (la femme mécanique), de la femme fatale à la mama, de la prostituée à la guérisseuse... tout un panel nous est proposé conduisant notre Casanova du désespoir à la tentative de suicide, de la résurection au bonheur et de la jouissance encore et toujours, dans tous les bras, dans toutes les positions, le plaisir étant multiple (cette chambre qui tangue et qui bouge tel un navire restant l'un des grands moments du film...) Si certaines scènes traînent un peu en longueur, le passage halluciné et hallucinant de ces musiciens jouant de l'orgue en étant montés sur des échelles, la sublime scène des lustres aux centaines de bougies qui descendent du ciel tels des araignées géantes, la scène du départ de la mère sous la neige ou les séquences de brouillard à Londres (l'apparition de la femme avec les deux enfants ressemble à s'y méprendre à un tableau de Le Nain) sont d'une finesse qui ferait verser une larme en pensant à la magie, à la beauté de l'Italie Fellinienne (se trouve à l'opposé du spectre, la Berlusconienne). Peut-être pas le chef-d'oeuvre du maître, de loin, mais suffisamment de délire pour passer un moment agréable avec ce Casanova vieillissant mais toujours volontaire (à noter au passage l'excellente composition de Donald Sutherland, donc).