LIVRE : La Mezzanine de Nicholson Baker

Voila une histoire simple: un type monte un escalator pour aller sur une mezzanine. Voilà, et ça fait 200 pages. Dit comme ça, cela fait plutôt aride alors que ce petit livre fourmille de mille trouvailles et de notes de bas de pages ultra intéressantes et très fournies (sûrement un record) sur des questions ultra quotidiennes sur lesquelles on ne s'arrête jamais - alors qu'au final la vie, ben oui, c'est ça. Baker ne recule devant aucun détail dans une écriture étonnamant fluide et grâce à lui vous saurez tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur: les lacets qui cassent, le fonctionnement d'une agraffeuse, l'enveloppe en papier des pailles qui, avant, glissait bien mais plus maintenant, le bruit des chaussettes sur la moquette, l'intérêt de se brosser la langue (pas idiot), le bac à glaçon (énorme), etc, bref pleins de truc. C'est passionnant, ça se mange sans faim, c'est même très fin. (Merci mon Bibice! - libraire du Titi pour l'année à venir).

Comments

[Le libraire]

Mais de rien, fils, ça me fait bien plaisir que ce petit bouquin t'ait agréé. Les autres Baker sont pas terribles à mon avis, mais celui-là est effectivement assez jubilatoire dans le genre micro-évènements du quotidien, qui dessine en creux le portrait d'un homme desespéré et seul. J'ai trouvé ça, au-delà de l'humour et de la forme un peu expérimentale, assez émouvant et noir, moderne et nouveau. Yeah !